S’ils étaient une cinquantaine rassemblés la semaine dernière devant le centre d’appel de Webhelp Compiègne, en signe de contestation, à l’occasion de l’entretien préalable avant sanction de Bélinda Hafir, ce sont 80 personnes qui ont participé au nouveau rassemblement appelé ce jeudi 18 février par la CGT FAPT (Fédération des activités postales et de télécommunication) de l’Oise, l’union locale CGT de Compiègne et l’union départementale CGT Oise, permettant le débrayage d’une vingtaine de salariés. Tous contestent la décision de licenciement, qu’ils jugent excessive, et ce malgré les pressions fortes de la part d’une direction qui n’hésite pas à reprocher à certains salariés d’avoir partagé sur leur mur facebook la pétition à signer en ligne (ici) contre le licenciement de Bélinda.

La direction lui reproche d’avoir consulté le dossier client de sa voisine, des faits qui remonteraient à plus 9 mois. Ce à quoi elle rétorque : « Je n’ai jamais ouvert ce dossier. Les codes d’accès ne sont pas si personnels que cela. Si le dossier a bien été consulté, ce n’est pas par moi. Il m’est déjà arrivé de travailler sous l’identifiant d’un collègue. ». Un motif de licenciement qui résonne comme un prétexte, alors que Bélinda Hafir était devenue un élément combatif pour la lutte des droits des employés au sein de l’entreprise, après la grève victorieuse qu’elle avait mené avec la CGT en décembre.

Et ce n’est pas un hasard si l’on pouvait entendre scander « La chemise, la chemise » ce jeudi, en référence à l’affaire de la « chemise arrachée » à Air France. Car cette répression abjecte s’inscrit dans une dynamique globale de criminalisation des résistances et des luttes des militants syndicaux et politiques, dont les salariés d’Air France, puis les Goodyear, sont les symboles les plus parlants, et des attaques sans précédent de la part des patrons.

Le rassemblement n’aura pas été vain. B.Hafir et Jérôme Pottier, secrétaire général de la CGT FAPT Oise, ont obtenu un rendez-vous ce vendredi avec les DRH de Webhelp Compiègne et Webhelp France, afin de demander la réintégration de la salariée. A l’occasion, encore une dizaine de salariés supplémentaires ont débrayé ce jour. Si le DRH du site a déclaré qu’il n’y été pas fermé, avec un possible changement de service cependant, la DRH nationale veut quant à elle maintenir la procédure. Contactée par téléphone, Bélinda nous avoue ne pas se faire trop d’illusions sur une possible clémence des DRH, et semble bien plus enthousiaste de constater que « les dix salariés qui ont débrayé aujourd’hui ne sont pas les mêmes que ceux qui étaient là hier, puisque ceux-ci étaient de repos. C’est donc 10 nouveaux soutiens ! ». C’est à l’Inspection du travail qu’il appartiendra, lundi, de décider s’il y a ou non discrimination syndicale. Affaire à suivre donc. En attendant, ce bel élan de solidarité est à poursuivre, avec Belinda, avec tous les travailleurs et les équipes syndicales réellement combatives contre ces voyous de patrons et de syndicat collabo et contre la répression des grévistes et des militants !