Crédits photos : Photo Celik ERKUL

Pour mieux accorder les lycées et l’enseignement supérieur aux besoins des entreprises locales, l’Etat s’apprête à céder les délégations régionales de l’ONISEP aux régions. Cela revient à aligner toujours plus les offres de formations sur les besoins économiques des entreprises de la région, et ainsi à forcer sans le dire les choix des étudiants qui subiront la pression des employeurs potentiels.

C’est une disparition des CIO qui s’annonce, entraînant avec elle la disparition de leurs activités qui ne sont pas directement scolaires : l’accompagnement gratuit des jeunes déscolarisés, des jeunes migrants, des apprentis – missions qui relèvent d’un service public de qualité, soucieux de surmonter les inégalités scolaires.

Mais dans un contexte où le gouvernement a imposé la plateforme ParcourSup pour les dossiers d’entrée dans l’enseignement supérieur, ce projet de loi vient consolider un peu plus l’usage que veut faire le ministère de l’éducation nationale des inégalités entre élèves : un critère d’accès à l’information et aux formations. Quand on sait, en plus, que profitant de la panique engendrée par le dispositif ParcourSup, des entreprises privées ont déjà proposé des services d’accompagnement et de constitution des dossiers, on comprend que désormais l’Etat compte faire jouer aux revenus familiaux le rôle de discriminant scolaire.