Effectivement, à quelques heures du début de l’acte principal, de très nombreux manifestants se dirigeaient déjà vers les différents points de concentration, avec leurs partis politiques, syndicats et organisations de défense des droits de l’homme, et, parmi eux, une très remarquable colonne du FIT (Front de Gauche et des Travailleurs).

À noter que le gouvernement de Mauricio Macri (droite) récolte ce qu’il a semé. Car depuis son accession au pouvoir, lui et ses ministres ont essayé d’en finir avec les procès contre les militaires tortionnaires, de remettre à jour la théorie de deux démons, (c’est-à-dire sur un pied d’égalité le terrorisme d’état et le militantisme de gauche), comme dire que les militants disparus n’étaient pas 30.000 mais 8.000, et sa décision d’être absent de toute commémoration. Cela montre son mépris envers le sentiment de l’ensemble du peuple argentin pour ses 30.000 « desaparecidos » (disparus). Des députés du parti au pouvoir ont aussi affiché des photos sur Facebook avec un panneau qui disait « En finir avec le business de Droit de l’Homme » ! Il n’y a pas de mot pour qualifier cette infamie, comme si exiger que les militaires qui ont tué et torturé soient jugés était une question d’argent.

Après une semaine fatidique pour le président Macri, où il n’a même pas su dire quel était le montant du salaire minimum, et où 400.000 enseignants ont manifesté le mercredi 22 dernier exigeant la convocation de négociations salariales.

Après 15 mois du gouvernement Macri, avec 1,5 millions de nouveau pauvres, plus de 200.000 licenciés, une inflation de plus de 40% dans la période, le chômage qui a dépassé largement 10%, une chute de plus de 2% du PIB en 2016, l’ensemble des travailleurs est très remonté contre le président et ses ministres, tous PDG de différentes entreprises multinationales.

C’est pourquoi plus d’un million de manifestants se sont mobilisés sur l’ensemble du pays, pour exprimer leurs ras le bol des politiques de ce gouvernement de patrons, aussi bien celle qui concerne les droits de l’Homme comme l’ensemble de la politique économique, dans une année d’élections législatives où le gouvernement joue gros pour continuer avec ses attaques contre les travailleurs et les pauvres.