Crédit photo : PASCAL GUYOT

Ainsi, la mobilisation se poursuit, par le biais d’actions « justice morte » : ne plus plaider aux audiences, ne plus assister les personnes en garde à vue mais aussi par plusieurs démonstrations publiques comme l’occupation du tribunal de Bobigny, les nombreux jets de robes, en particulier celui aux pieds de la ministre, les danses en tutu devant le Palais de justice ou encore un déploiement de banderole à l’occasion d’un match du stade Toulousain. Les raisons de la colère sont nombreuses : avec la réforme, 10 à 15% des cabinets d’avocats n’auront plus les moyens de payer leur frais de fonctionnement et seront obligés de fermer. Cela ne concerne évidemment que les petits cabinets qui défendent des justiciables pauvres ou interviennent au titre de l’aide juridictionnelle alors qu’elle laisse indemne les gros cabinets habités à une clientèle fortunée.

Depuis lundi, des nouvelles modalités d’action ont été mises en place, consistant à multiplier les demandes de remises en liberté les rendant difficile à examiner dans le délai imparti, ce qui entraine la libération des prévenus et l’inquiétude de la Chancellerie. C’est notamment le cas au CRA de Rennes, où sont enfermés 27 migrants en attente leur renvoi forcé. Ce type d’action appelle à une contestation plus profonde du projet de société promis par le gouvernement Macron. Alors que le Conseil National des Barreaux vient d’accepter la participation à des réunions de travail avec la ministre de la justice, la mobilisation des avocats doit dépasser l’enjeu de la caisse autonome. Son pouvoir de frappe et son impact dans l’opinion publique doivent être mis au service du combat de tous contre la réforme des retraites, aux côtés des travailleurs de la RATP et de la SNCF qui se battent depuis près de deux mois pour l’ensemble des générations futures et la perspective d’un avenir digne.