La plateforme « Chez nous c’est chez vous » (Casa nostra casa vostra, en catalan) est à l’origine de l’appel à manifester ce samedi qui a réuni plus de 160 000 personnes dans les rues barcelonaises. Alors que l’État espagnol devait accueillir au moins 16 000 réfugiés, les manifestants tenaient à dénoncer la lenteur délibérée avec laquelle le processus d’accueil se met en place. En effet, seuls 1 100 réfugiés sont arrivés jusqu’à présent.

Les manifestants brandissant de nombreuses pancartes et scandaient des slogans dans une ambiance tranquille. Des cris de « nous voulons accueillir », « plus d’excuses, accueillons maintenant » résonnaient dans les rues de la capitale catalane.

Jacint Cormelles, céramiste catalan de 62 ans marchant à côté de sa famille et ses amis samedi, a déclaré : « Nous réclamons ce minimum de dignité : qu’au moins ce nombre de réfugiés-là puisse arriver. » « En Catalogne, tout est prêt pour accueillir » a-t-il poursuivi.

La maire barcelonaise Ada Colau, à la tête d’un « gouvernement du changement » a également participé à la manifestation. « C’est très important, dans une Europe incertaine, où la xénophobie est en augmentation, pour Barcelone d’être une capitale de l’espoir » a-t-elle affirmé samedi. Pourtant, le bilan de son « gouvernement du changement » en matière d’accueil des migrants est plus que mitigé. En effet, elle a fait peu pour faciliter l’accueil des demandeurs d’asile qui doivent toujours faire face à de nombreux obstacles administratifs et continue à persécuter la communauté des migrants à l’instar de la répression policère dont est victime le Syndicat populaire des « Manteros » aux mains de la « mairie du changement ».

Les manifestants ont remonté la Via Laietana jusqu’à la mer Méditerranée – un terminus fort symbolique pour cette manifestation en faveur de l’accueil des migrants compte tenu qu’au moins 5 000 personnes ont péri en pleine mer en 2016 seulement, l’une des années les plus meurtrières depuis le début de la crise migratoire en 2014.