Des AG se tiennent régulièrement, et la question est aujourd’hui de pouvoir faire face à la pression mise par la direction de l’université pour faire cesser l’occupation et faire reprendre les cours. Il s’agit aussi de garder le soutien des autres étudiants et du personnel de l’université, dont beaucoup ont exprimé leur solidarité depuis le début de la mobilisation. Une tâche particulièrement difficile, à l’heure où la période d’examens approche. C’est pour cette raison que le lien avec le personnel de l’université et avec d’autres universités apparait particulièrement important, afin que la lutte ne demeure pas isolée.

Des premiers pas sont déjà menés dans ce sens : à l’Université Libre aura lieu mardi prochain une journée d’action contre la précarité, le manque de moyens financiers et la faible prise en compte des intérêts des étudiants et du personnel. Mercredi, le Conseil des Etudiants a d’ailleurs pris position en faveur des revendications mises en avant par les étudiants de la HU : ils exigent qu’Andrej Holm retrouve ses fonctions, la fin des contrats précaires à l’université et une politique du logement en faveur des locataires. Dans un contexte où les étudiants qui travaillent commencent à s’organiser pour exiger une hausse des salaires (gelés depuis 15 ans) une convergence des luttes avec eux serait aussi une avancée importante.

Les étudiants de l’Université Humboldt luttent depuis maintenant plusieurs semaines contre la décision unilatérale de la présidente de l’université, Sabine Kunst, de destituer de ses fonctions Andrej Holm, ex-Secrétaire d’Etat au logement à Berlin, et professeur engagé contre les politiques du logement néo-libérales et la gentrification en oeuvre à Berlin. Les revendications sont donc plus larges que le simple maintien de Holm à son poste. Il s’agit aussi d’exiger plus de démocratie à l’université, la fin des coupes budgétaires, ainsi qu’une politique urbaine dans l’intérêt des locataires, et non des investisseurs.

Une victoire de la mobilisation serait un symbole important pour l’ensemble des étudiants de Berlin, qui n’ont pas connu de mouvement social depuis 2009 contre la suppression des frais d’inscription, qui avait entrainé dans des dizaines de villes des assemblées générales étudiantes et des blocages.