C’est au travers du compte Youtube de la ville de Béziers que Ménard s’est mis en spectacle face aux migrant-e-s qui se sont « installés » dans des HLM inoccupées. Accompagné d’un cortège d’élus, reconnaissables à leur belle écharpe tricolore, escorté par une dizaine de flics municipaux, Robert a montré les muscles (des autres) pour asseoir son autorité sur « sa » ville.

Le crime des migrants ? Avoir essayé de trouver un toit là où il y en avait. Que ces personnes fuient la guerre, Robert s’en moque. Il ne veut pas accueillir qui que ce soit dans sa ville. La vidéo commence avec un carton qui explique que « des dizaines de migrants [...] ont envahi des logements HLM » et, surtout, qu’ils volent « l’eau et de l’électricité ».

« On est le bienvenu quand on se comporte comme des gens corrects »

Que ces migrants syriens aient tout perdu dans leur pays, Robert n’en a cure. Il leur explique ainsi, avec un cynisme ahurissant, qu’ils « peuvent aller où [ils veulent], mais pas ici ». Comme Robert est néanmoins partisan de la main-tendue, ils seront les bienvenus uniquement quand « ils se comporteront comme des gens corrects ». Pas sûr, au vu de la politique européenne, que ces migrants syriens puissent aller vraiment où ils le veulent.

Robert accuse des « filières » de les exploiter, que c’est leur faute s’ils sont ici. Il se défend même de les accuser. Il leur fait juste la leçon. En bon paternaliste-colonialiste, il leur explique que des gens se servent d’eux. Mais ce n’est pas pour autant qu’il va les aider. En définitive, c’est leur problème et il ne veut pas de ce problème. Qu’ils aillent voir ailleurs, tout ira mieux pour mieux.

Le maire de Béziers a fondé, fut un temps, Reporters sans frontières. En guise de reportage, il se met en scène, depuis qu’il est élu, en ministre de la propagande. Pour ce qui est des frontières, Ménard souhaite en construire de nouvelles. Autour de « sa » ville de Béziers.