Bordeaux, terre des bons vins, est aussi la terre des ouvriers agricoles malades, crevés sous le soleil ardant, souvent mutilés, c’est aussi la terre des petits producteurs atteint de cancer à cause des pesticides. Bien sûr, pas un mot pour tous ces ouvriers viticoles précaires et exploités lorsque, le 31 mai, la ville a reçu à bras ouverts le président Hollande. Passer ceci sous silence est de rigueur quand on accueille cet ami des patrons et grandes multinationales, le même qui tente avec grande difficulté de faire passer la loi la plus anti-travailleurs qui soit et qui doit faire face à l’irruption d’un mouvement ouvrier bien décidé à défendre ses acquis sociaux.

Un rassemblement des opposants à l’utilisation des pesticides, convoqué entre autre par les Jeunes Écologistes d’Aquitaine et Vigilance OGM33, s’est tenu à côté de la Cité du Vin.

Sur les coups de midi, environ 500 personnes se sont réunies en marge du périmètre de sécurité au niveau du hangar 20. Dans le but de dénoncer la dangerosité de l’usage de pesticides dans la viticulture, les militants ont réalisé un « die in » ; « Le vin bio c’est urgent », pouvait-on lire sur une pancarte.

L’intersyndicale avait également appelé à ce rassemblement et a rejoint l’action prévue par les jeunes de Bordeaux. Il y avait des ouvriers de Ford – notamment Philippe Poutou, candidat à la présidentielle pour le NPA – de Schneider, des cheminots…

En simultanée, un blocage de la rocade a été organisé par le collectif de lutte 33, blocage qui s’est terminé par un nassage des militants ainsi que par cinq interpellations. Il a cependant tenu une grande partie de la matinée, en dépit de l’utilisation massive de gaz de la part de CRS, comme à leur habitude. Il faut noter l’action des travailleurs de l’Énergie qui ont coupé le courant du secteur de la Cité du vin : l’électricité a du être maintenue par un groupe électrogène.

Les invités de l’inauguration trinquent avec du champagne mais en dehors de la Cité du vin, loin des costumes, cravates et petits tailleurs et talons, à Bordeaux, la jeunesse et les ouvriers continuent la lutte contre la loi travail et contre l’usage des pesticides par l’industrie du vin.