Une banale journée de vacances ou un super spot publicitaire ?

Macron, prend ses vacances au Fort de Brégançon, lieu de villégiature présidentielle appartenant à l’Etat et situé sur la commune de Bormes-les-mimosas, dans le Var. Après une séance de jet-ski pour « Emmanuel » et de bronzage pour « Brigitte », le couple, accompagné d’une quinzaine d’amis s’est rendu pour dîner dans un restaurant du Lavandou.

On est le dimanche 4 août - clin d’œil, sans doute involontaire, au jour anniversaire de l’abolition des privilèges- : une terrasse pleine à craquer où sont attablées environ 200 personnes. Un effet de surprise, au moins pour les clients. Au menu, pizzas cuites au feu de bois et glaces.

Simplicité donc, à défaut d’intimité. Car même si les propriétaires du restaurant avaient veillé à ce que ces hôtes de marque ne soient pas dérangés, les badauds se sont évidemment esbaudis devant cette présence impromptue. D’ailleurs le président n’a pas manqué de se livrer à une petite séance photo souvenir avec le personnel du restaurant. De quoi tenter de redorer son image auprès de personnes dont certaines pourraient bien être des Gilets Jaunes ou des sympathisants.

Une manière toute macronienne de joindre l’utile à l’agréable. En tout cas, le relais médiatique est assuré. Les propriétaires interviewés affirment que le couple était « très simple et humble. Le Président est très bienveillant et agréable. Il a salué chacun des membres du personnel, ce qui nous a beaucoup touchés. C’est une visite dont on se souviendra ». On ne voit en effet pas bien comment ils pourraient faire autrement…

Et pendant ce temps-là, le Fort de Brégançon…

L’opération pizza n’est pas seulement une occasion pour Macron de faire « peuple », elle vise également à faire oublier les réactions qu’avait soulevées en mai 2018 l’annonce, après un week-end passé à Brégançon, de son intention d’y renouveler ce type de séjour et d’y recevoir des chefs d’Etat étrangers. Dans cette perspective des travaux allaient être engagés afin de « remettre [les lieux] en service ».
Ce château du XVIIe siècle, perché sur un piton rocheux, est relié à la côte par une jetée artificielle. Il est doté d’un héliport et d’une petite plage privée. Mais il n’a ni piscine ni cuisine adaptée à l’usage que le président compte en faire pour « recevoir des hôtes internationaux ». Selon les renseignements obtenus par le Canard Enchaîné les travaux pour construction et remise en état de piscine, cuisine, circuit électrique… correspondent à 150 000 euros, rien que pour la première année. Ils ne devraient pas vraiment baisser par la suite.

De manière plus générale, et même si le président et sa femme s’acquittent des frais de leurs déplacements privés, leurs quelques vacances à la Mongie, à Honfleur ou à Brégançon ont coûté sur un an, un peu plus de 100 000 euros à la collectivité, au titre de la prise en charge des frais de déplacement, d’hébergement et de restauration des agents de sécurité.

Pour un président de la République une addition pour 20 pizzas et 20 glaces, qu’il aura d’ailleurs certainement payées de sa poche, n’a pas grand-chose à voir avec le coût réel des villégiatures présidentielles. Une pizza, bon nombre d’entre nous (mais pas tous) peuvent se la payer… un séjour à Brégançon, non…

Crédit photo : Christophe Marmara / Le Figaro