LaIzquierdaDiario-Venezuela

La répression de l’Etat augmente dans le cadre des manifestations organisées par l’opposition de droite, rassemblée autour de la Mesa de Unidad Democratica (MUD), depuis le 1 avril, lorsque la situation politique a basculé après que le Tribunal Suprême de Justice a annulé l’immunité des parlementaires s’est attribué les compétences de l’Assemblée Nationale, ce sur quoi Maduro a dû faire marche arrière par la suite.

Dans le cadre de ce tournant répressif, sous état d’urgence, Maduro a appelé à une Assemblée Constituante « démocratique » et « originaire », une manœuvre aux antipodes de ce que devrait être une Assemblée Constituante libre et souveraine véritablement démocratique qui soit en capacité de mettre sur la table l’ensemble de préoccupations des travailleurs et des classes populaires.

La confrontation entre le chavisme et l’opposition de droite se développe loin des intérêts des travailleurs. L’opposition de droite, qui se sent pousser des ailes et qui se retrouve aujourd’hui dans la rue, exige des « élections générales », bien qu’elle n’ait jamais renoncé à ses visées putschistes en cherchant, par le biais d’une pression interne et internationale, à briser le soutien des Forces Armées vis-à-vis du gouvernement. C’est d’ailleurs l’Etat-major bolivarien qui se retrouve de plus en plus au centre d’une potentielle issue politique.

Le soutien des Etats-Unis et de la droite latino-américaine à ces manifestations est mis au service de cette politique séditieuse. Même le Sénat américain a profité de la situation pour présenter une série de mesures d’ingérence contre le Venezuela et renforcer la droite.

Dans le cadre de cette polarisation, la classe ouvrière n’a pas encore réussi à exister en tant que une force politique indépendante. Elle a plutôt été entraînée soit derrière la politique du gouvernement soit derrière celle de l’opposition de droite. Ces derniers jours, la politique répressive du gouvernement s’est renforcée, et selon un rapport du Ministère Publique, il y aurait déjà 35 morts depuis le début du conflit.

Pour la Ligue des Travailleurs Socialistes du Venezuela, il est indispensable que les syndicats s’organisent de manière indépendante de l’Etat, des partis du gouvernement et de l’opposition, afin de dénoncer la répression et les assassinats perpétrés par l’Etat et afin de défendre le droit à manifester, contre l’état d’urgence et la militarisation qui touche particulièrement les travailleurs et les classes populaires. C’est la seule façon de faire exister la démocratie ouvrière au sein des syndicats, et doter les organisations du mouvement d’une direction lutte de classes, démocratique et combative, qui permette au monde du travail de rentrer sur la scène politique nationale en tant que force politique indépendante.

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