« Faire de la politique ». Comme c’est grave, comme c’est dangereux ! Un parti politique qui fait de la politique !
Oui, le NPA fait de la politique, et il en est fier. Cette politique, c’est celle de défendre de véritables solutions pour les réfugiés. Oui, les migrants sont sortis des bus d’eux-mêmes lorsqu’ils ont compris que les solutions proposées étaient provisoires et destinées à les diviser. Oui, le NPA s’oppose à ce que les réfugiés soient traités comme des bestiaux, des flux, des individus à faire disparaître et à invisibiliser. Oui, le NPA fait de la politique pour que les migrants ne soient pas relogés trois jours puis remis à la rue. Oui, le NPA refuse de faire confiance à ce gouvernement qui a traité les réfugiés comme de dangereux criminels à expulser, à repousser plus loin, dans la plus grande violence.
Nous sommes aux côtés de notre camarade, gravement blessé par la police – et présenté sur les antennes comme un flic en civil – pour avoir défendu les migrants contre la répression la plus brutale et la plus inhumaine menée par les hommes de main de M. Cazeneuve. Car M. Cazeneuve, lui aussi, applique une politique. Ce n’est pas celle de Lionel Jospin, Premier ministre, qui, après l’épisode de Saint-Bernard de 1996 avait régularisé bon nombre de sans-papiers. Bernard Cazeneuve fait de la politique, celle du Front National : une politique inhumaine, violente, raciste, jouant sur les peurs, pourchassant les pauvres et les plus faibles. Le bord politique de M. Cazeneuve, la soi-disant sociale et soi-disant démocratie, a déjà historiquement participé à ce genre de politique : vote des pleins pouvoirs à Pétain pour sa politique antisémite, ratonnades et tortures sous le gouvernement de Guy Mollet… M. Cazeneuve s’inscrit dans une filiation historique. Lorsque les capitalistes doivent retrouver leur taux de profit, ils sont prêts au plus grand massacre – celui en Méditerranée par exemple – et au plus grand mensonge.
« Antisocial, tu perds ton sang froid ! »
Heureusement, cette politique ne trompe pas tout le monde, et les riverains du 18ème arrondissement sont choqués par ces violences policières et cette politique antisociale. Nombre d’entre eux se solidarisent spontanément avec les migrants. Mais cette solidarité pourrait être plus large. C’est ce risque que Cazeneuve comprend bien, le risque que la population des quartiers, les organisations du mouvement ouvrier, partis, syndicats, se solidarisent concrètement avec les réfugiés et leur viennent en aide. Bienvenue en France, donc ! Maintenant il faut lutter, il faut faire de la politique, il faut se solidariser ! Refusons d’être divisés, refusons les fausses solutions provisoires, exigeons que, dans la ville richissime de Paris pleine de logements inhabités, les réfugiés soient logés durablement et considérés avec humanité !
15/06/15.
