Une délégation des cheminots CGT de Versailles a rejoint les centaines de cheminots et d’agents de la RATP qui s’étaient rassemblés à l’appel de la CGT devant le siège du STIF à Paris, contre la privatisation de la ligne du Tram-train T11.
En effet, la ligne de Tram-Train T11 Express sera mise en service en juillet 2017 sur une partie du réseau ferré national, de la gare du Bourget à celle d’Epinay sur Seine. Elle desservira Dugny-La Courneuve, Stains-Cerisaie, Pierrefitte-Stains, Villetaneuse-Université et Epinay- Villetaneuse. Une extension ultérieure est prévue vers Noisy-le-Sec et Sartrouville. Cette ligne en rocade est donc une bonne nouvelle pour les habitants du nord de Paris.

La CGT n’aurait qu’à s’en réjouir si la direction de la SNCF n’avait pas décidé, unilatéralement, de créer une filiale de droit privé baptisée TRANSKEO pour assurer l’exploitation de cette ligne qui lui a été pourtant confiée par le STIF !
Les agents de Transkeo, ne relevant pas du groupe public SNCF, ils travailleront donc sous le régime de travail de la Convention Collective Nationale ferroviaire et non sous le régime plus favorable de l’accord d’entreprise du groupe public SNCF : c’est donc le dumping social par la mise en concurrence des salariés entre eux qui est à l’ordre du jour !

Aujourd’hui, c’est donc la SNCF qui organise ainsi sa propre concurrence dans les transports franciliens dans le but évident d’abaisser les conditions sociales des salariés du transport et d’instaurer la polyvalence entre missions de conduite et taches commerciales, au détriment de la sécurité des circulations et de la qualité de service. Une première, un véritable laboratoire de la privatisation du transport ferré de voyageurs en France !

Et demain, ce sera au tour de la RATP et de l’ensemble des lignes existantes, dans le cadre des appels d’offre qui seront rendus possibles par le 4ème paquet ferroviaire….

La direction de la SNCF, s’inscrivant dans le dogme libéral dominant, s’attaque une nouvelle fois au pseudo « coût » du travail en mettant les salariés du transport en concurrence entre eux. La dégradation des conditions de travail, la liquidation des droits et garanties collectives, la flexibilité sont les leviers utilisés pour établir le « meilleur rapport qualité-prix » (selon ses propos), la qualité et la sécurité en moins. Cette même direction semble considérer aussi qu’une exploitation Low-Cost est bien suffisante pour les habitants de la Seine-Saint-Denis. Pour la CGT, c’est particulièrement inadmissible vis-à-vis d’un territoire par trop stigmatisé et dont les habitants ont droit, eux aussi, à des transports de qualité, sûrs et exploités dans les mêmes conditions que partout ailleurs en Ile-de-France.

Le STIF n’a jamais délibéré pour confier l’exploitation du T11 Express à une filiale de la SNCF. De plus, le dumping social est formellement interdit dans le contrat qui lie la SNCF au STIF. Pourtant, bien qu’interpellée par la CGT, Mme Pécresse, présidente LR de la région Ile-de-France et du STIF, n’a toujours pas réagi. Personne n’est dupe du fait que la présidente du STIF laisse faire les choses, se rendant ainsi complice de ce mauvais coup porté au service public ferroviaire, posant plus globalement la question de la privatisation des réseaux de transports avec le risque qui pèse sur les lignes T9-T10, L15 que le STIF voudrait soumettre à appel d’offre et même de l’exploitation du futur Tram-train Massy/Evry, qui va littéralement phagocyter une grande partie de notre actuel RER C, charge essentielle du dépôt de Versailles Chantiers.

Contre ce rouleau-compresseur de la privatisation du réseau francilien, qui sera le modèle de la privatisation du réseau ferré national, nous devons construire les convergences nécessaires pour la défense du principe de monopole public ferroviaire, seul garantie d’un service public assurant la sécurité des circulation et la satisfaction des besoins populaires en matière de transport !