On dirait bien que traverser la rue ne suffira pas. Car le chômage continue de grimper : aux derniers chiffres, on compte 16 300 chômeurs de catégorie A de plus qu’au deuxième trimestre 2018. Les autres catégories ne sont pas épargnées par la hausse : la catégorie B, recensant les personnes exerçant une activité réduite courte, a augmenté de 2,1% par rapport au trimestre précédent ; celui de la catégorie C, des personnes en activité réduite longue, connait une baisse, mais légère de de 0,8%. Mais de manière générale, comme au trimestre précédent, les chiffres du chômage de longue durée ont continué d’augmenter.

Ces chiffres viennent fragiliser Macron au moment où celui-ci prépare ses réformes phares comme les retraites ou l’assurance-chômage. Car en l’absence d’une reprise de l’emploi et de l’activité économique, il sera structurellement peu probable que Macron parvienne à élargir sa base sociale. Au contraire, celui-ci se voit contraint de rogner sur le pouvoir d’achat des catégories comme les retraités au risque de s’aliéner un électorat clé.

Plus encore, il s’agit d’un coup porté à la légitimité du projet ultra-libéral porté par Macron. Ce dernier justifie ses politiques antisociales en arguant qu’il s’agirait de faire des efforts pour relancer l’économie, que lui, avec ses réformes, ferait enfin diminuer le chômage. Mais les baudruches se dégonflent au pire moment pour Jupiter. Une nouvelle fois la réalité le rappelle à l’ordre. Après une séquence marquée par l’affaire Benalla, des démissions en chaine, et un remaniement brinquebalant, l’offensive menée contre LFI a un moment fait diversion. Mais les problèmes structurels auxquels fait face le macronisme ne se sont en rien refermés. Le ralentissement de l’activité économique, une situation européenne marquée par le brexit et le conflit entre l’Italie et Bruxelles, mais encore un contexte mondial de guerre commercial, sont autant de variables avec lesquelles doit composer Macron, et qu’on ne peut effacer d’un coup de com’.