Nous relayons ci-dessous un communiqué écrit par les différents intervenants à la tribune du meeting « Violences policières, racisme, islamophobie, faisons front ! » qui a rassemblé près de 600 personnes jeudi dernier à l’université Paris 1 Tolbiac. Il s’agit d’une réaction collective à l’utilisation qui est faite des événements de Viry Châtillon, pour renverser l’accusation et masquer les problèmes soulevés au meeting. Un appel à ne pas baisser d’un ton contre les violences policières et la répression, en commençant par converger à nouveau, cette fois autour des salariés de Goodyear, mercredi et jeudi prochains à Amiens.

Depuis quelques jours, une vaste opération médiatique est en cours, instrumentalisant l’attaque de Viry-Châtillon aux fins politiques de renforcer l’arsenal légal et pratique qui assure l’impunité policière et la criminalisation de toute contestation. Nous la récusons.

Nous ne pouvons pas laisser utiliser ces faits, aussi dramatiques soient-ils, pour produire l’image d’une police victime de la population des quartiers populaires et des militant-e-s, des manifestant-e-s, comme le font actuellement le syndicat Alliance ainsi que de nombreuses personnalités de droite et d’extrême droite, assistés dans leur course par le gouvernement de l’état d’urgence permanent.

Le même type d’opération sévit en ce moment après la découverte de tags visant explicitement les policiers à Paris 1. Nous qui étions à la tribune du meeting « Faisons front ! » contre la répression, les violences policières et le racisme, saluons l’accueil que nous avons reçu dans cette université. Pour notre part, et avec le grand nombre de celles et ceux qui constatent le glissement autoritaire et les manifestations brutales du racisme d’État, qui subissent la répression syndicale, les contrôles au faciès et les humiliations quotidiennes dans les quartiers, nous ne nous en prenons pas aux individus mais à une institution répressive, à ses méthodes, ses pratiques.

Nous ne baisserons donc pas la voix. Au contraire, nous continuons à appeler largement les populations à « faire front » contre les violences policières et la répression. C’est en ce sens que nous soutenons l’initiative des 19 et 20 octobre à Amiens autour des ex-salariés de Goodyear réprimés.

Romain Altmann, secrétaire général de la CGT Info’Com
Sihame Assbague, militante antiraciste
Amal Bentounsi, fondatrice du collectif Urgence notre police assassine
Assa Traoré, sœur de Adama Traoré
Guillaume Vadot, enseignant de la Sorbonne victime de violences policières