Edit 21h10 : un nouveau couvre-feu a été annoncé à Neuilly-sur-Marne (93)

Depuis maintenant deux jours, la jeunesse des quartiers populaires exprime sa colère contre les violences policières suite à la mort du jeune Naël, froidement exécuté par un policier mardi à Nanterre.

Ce jeudi alors que la marche blanche en mémoire de Naël à Nanterre a été réprimée à coup de gaz lacrymogènes, les autorités locales et le gouvernement ont entrepris un saut pour tenter de mater la révolte des jeunes des quartiers populaires. Gérald Darmanin le premier a commencé l’offensive, en annonçant ce jeudi midi le déploiement de 40 000 policiers et gendarmes, dont 5 000 rien qu’à Paris.

Le maire LR de Clamart dans les Hauts-de-Seine a ainsi annoncé un couvre-feu entre 21h et 6h du matin. Le maire de Neuilly-sur-Marne (Seine-Saint-Denis) et celui de Compiègne (Oise) ont décidé eux aussi de mettre en place un couvre-feu. Une mesure autoritaire et discriminatoire qui rappelle le couvre-feu imposé aux jeunes de banlieues lors des révoltes de 2005 contre les violences policières qui avaient éclatés suite à la mort de Zyed et Bouna. Ce couvre-feu avait d’ailleurs constitué la première mesure de ce type depuis le couvre-feu colonial et raciste ordonné contre les Algériens à Paris lors de la guerre d’Algérie.

Dans l’après-midi, Valérie Pécresse présidente LR de la région Île-de-France a annoncé l’arrêt total des bus et des trams dans toute la région francilienne à partir de 21h. La métropole de Lille a pris la même mesure, et a également arrêté de nombreuses lignes de bus et fermé la station de porte de Douai qui dessert le quartier populaire de Moulins au sud de la ville.

Des mesures totalement liberticides et autoritaires qui visent ni plus ni moins à isoler les jeunes de quartiers pour faciliter leur répression par la police et qui va dans le même temps pénaliser des milliers de travailleurs qui dépendent de ces transports.

Après avoir essayé de calmer la colère en qualifiant « d’inexcusable » le tir du policier ayant tué Nahel, le gouvernement et les pouvoirs municipaux et régionaux jouent désormais la carte de la répression et cherchent à tout prix à mater et à isoler les jeunes de banlieue qui se révoltent aujourd’hui contre des décennies de harcèlement et de crimes policiers.

Contre ces attaques, le mouvement ouvrier et le mouvement étudiant qui se sont mobilisés lors de la bataille des retraites et qui ont fait face à la répression policière ne doivent pas laisser les jeunes de quartiers seuls et doivent se solidariser de leur colère. Il y a urgence à exprimer un mouvement de solidarité large avec la jeunesse de banlieue aujourd’hui mobilisée et à construire un front large contre les attaques autoritaires du gouvernement et contre sa police.