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L’heure n’est pas à la démobilisation sociale au nom de l’unité nationale

Dans certains syndicats CGT, l’état d’urgence, ça ne passe pas !

Damien Bernard Après les attentats meurtriers à Paris, dans la nuit de vendredi à samedi et l’état d’urgence instauré quasi immédiatement, le gouvernement cherche à instrumentaliser l’émotion très juste des travailleurs et des classes populaires au service d’une offensive sécuritaire, liberticide, et guerrière, et ce au nom de « l’union nationale » contre le « terrorisme ». Tandis que les partis de la gauche de la gauche, notamment le PC et le PG, soutiennent intégralement « l’union sacrée » derrière François Hollande, la direction syndicale de la CGT approuve cette « trêve sociale », et ce pendant la période de « deuil », se mettant ainsi à la remorque de « l’union nationale ». Cependant, certaines unions locales combatives de la CGT ne le voient pas du même œil…

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En suspendant, samedi suite aux attentats, l’appel à la grève contre le plan Hirsh le mardi 17 novembre, la CGT de l’AP-HP, majoritaire au sein de l’intersyndicale, a validé de fait la position de la direction confédérale, en l’occurrence une « trêve sociale », le temps du « deuil ». La CGT d’Air France a de son côté aussi, pris fait et cause pour la trêve, cette fois-ci au nom de l’état d’urgence instauré « qui peut aller jusqu’à 12 jours », une position pour le moins inconfortable quand on sait que Hollande souhaite prolonger l’état d’urgence pour trois mois.

Alors que gouvernement et patronat instrumentalise le « deuil » et l’émotion pour une obtenir une « trêve sociale » qu’elle veut tout aussi « permanente » que son état d’urgence, des unions locales combatives de la CGT, notamment de la FILPAC CGT, de l’UD 75 et plus particulièrement de l’UD 76.

« Ce terrible 13 novembre ne doit pas être l’occasion de restreindre les libertés publiques, raison pour laquelle nous nous opposons à l’instauration de l’état d’urgence compte tenu des conséquences pour les salarié-es en termes de libertés fondamentales et de libertés syndicales » affirme contre l’état d’urgence le communiqué de l’UD 76. La FILPAC CGT explique quant à elle sa position contre la guerre : « Nous n’acceptons pas qu’on manipule la tragédie qui frappe les nôtres en Union sacrée pour amplifier la guerre et la destruction sociale dans notre propre pays. » L’UD 75 constate, elle, que les mesures liberticides imposées post-Charlie « avec la loi renseignement », servent en réalité à « l’extension de la surveillance de beaucoup de gens, dont les journalistes et les syndicalistes. »

À contre-courant des politiques de la direction confédérales, ces unions locales montrent la voie à suivre et sont un point d’appui pour lutter contre les politiques guerrières du gouvernement, contre l’état d’urgence et ses mesures liberticides, qui visent en premier lieu les travailleurs et les syndicalistes qui osent s’opposer à la dictature patronale et aux politiques gouvernementales de casse sociale.

C’est aussi au sein d’Air France que se font sentir les pressions à la base pour exiger des directions syndicales de rompre avec la politique du « deuil » ou du respect de l’état d’urgence. « Certaines sections sont toujours sur un appel à la grève illimitée » explique Mehdi Kemoune, responsable de la CGT d’Air France. Refuser la trêve sociale et maintenir le rassemblement en soutien aux personnels licenciés le jeudi 19 novembre est une des conditions nécessaires et peut-être un point d’appui pour les autres secteurs, notamment les hospitaliers combatifs de l’AP-HP, pour dire non à la dictature de l’état d’urgence « permanent » et la « trêve sociale » permanente que souhaite instaurer le gouvernement.

Communiqué de l’UD CGT 76

Communiqué de FILPAC CGT

Communiqué de l’UD CGT 75


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