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A la recherche d’une place à la table de négociations

Début des bombardements français en Syrie

Dimanche matin l’Elysée a annoncé officiellement le début des frappes aériennes de l’aviation française en Syrie. Hollande l’avait promis et c’est fait. Avec un « succès » même. Les six avions qui ont participé des frappes auraient rempli leur objectif : détruire un centre d’entraînement de djihadistes.

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Hollande et son gouvernement l’avaient déjà dit : la France intervient en Syrie car c’est son droit, son droit à la « légitime défense », puisque depuis la Syrie Daech serait en train de préparer des attaques terroristes contre l’Europe, et notamment la France.

Par là, la France déclare également qu’elle est « autonome » vis-à-vis de la coalition anti-Daech créée il y a un an et menée par les Etats-Unis en Syrie. Pourtant la France fait partie de cette même coalition en Irak. D’ailleurs, dans un contexte de rapprochement entre les puissances occidentales et la Russie en Syrie, Obama a proposé à la Russie d’intégrer la coalition anti-Daech, ce à quoi le ministre des affaires étrangères russe, Sergei Lavrov, a répondu que « théoriquement c’était possible ».

Ce qui expliquerait cette position de la part du gouvernement français c’est que face à une possible solution négociée de la crise en Syrie, il chercherait à être considéré comme un acteur à part entière à la table de négociations et ainsi par permettre aux capitalistes hexagonaux de participer, à terme, à une possible reconstruction du pays et se occuper de nouveaux segments de marchés.

La position « intransigeante » de Hollande vis-à-vis de Bachar Al-Assad, exigeant le départ de celui-ci avant d’entamer toute négociation, pourrait traduire ainsi le besoin de Paris de gagner du temps pour pouvoir s’installer dans le paysage comme une force intervenante légitime. De cette façon, la France aurait un rapport de force plus favorable pour être accepté comme un interlocuteur réel et autonome des Etats-Unis.

Ainsi, le timing du début des frappes pourrait aussi révéler une manœuvre de l’Elysée. Non seulement le début des bombardements a lieu au milieu de l’Assemblée Générale de l’ONU qui se déroule actuellement à Washington, mais il se produit également à la veille de la rencontre entre Vladimir Poutine et Barak Obama pour discuter de la Syrie.

Alors que les puissances impérialistes et régionales sont en train de tracer les contours d’un plan de « sortie de crise » en Syrie sur le dos des masses, l’intervention « autonome » de l’impérialisme français ne fait que révéler plus clairement son caractère charognard.

Alors que la France ces dernières années s’est caractérisée par le déclenchement d’une intervention militaire par an à l’étranger, la réaction du mouvement ouvrier et des classes populaires s’est située en deçà de nos besoins politiques et objectifs. D’autant plus que ces interventions ne font qu’empirer la situation sur place, aggravant les souffrances des classes populaires locales. Il serait fondamental que les travailleurs et la jeunesse de France se mobilisent pour obtenir le retrait immédiat de l’armée française des terrains d’intervention et pour empêcher que les gouvernements se lancent dans de nouvelles « aventures » guerrières à l’avenir.


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