C’est la loi du marché et du nivellement des conditions de travail qui prime, même chez Carrefour. Ses principaux concurrents, Auchan et Casino, ont « libéré » le travail du dimanche, la grande enseigne doit donc se mettre à la page. La direction de Carrefour envisage ainsi d’étendre le nombre de jours de travail le dimanche. Cette mesure concerne près de 60 000 salariés répartis dans près de 191 hypermarchés. L’organisation des équipes et du travail en général risque de s’en trouver plus compliquée à vivre en particulier pour les salariés, qui seront soumis à des horaires de plus en plus contraignants. La CGT dénonce un « un choix de société » et a organisé une journée de mobilisation le 3 décembre dernier pour protester contre la généralisation du travail dominical. En effet, la tendance est à la banalisation du travail le dimanche, doublée d’une déréglementation du temps de travail au préjudices des employés. Même si les conditions avancées par la direction se veulent alléchantes -mise en place d’équipes de week-end payées avec une majoration à 70%- la CGT émet des doutes sur le « volontariat du personnel qui travaille en CDD, des étudiants ou des salariés CDI payés 1.200 euros ». Le travail dominical n’est pas une solution pour les travailleurs précaires, c’est un instrument supplémentaire du patronat pour dominer et asservir les salariés.

En ce sens, des initiatives de grèves isolées ont fleuris, comme au Carrefour Sète-Balaruc par exemple. Des grèves contre la mise en place du travail dominical qui ouvre un potentiel mouvement de plus grand ampleur, selon (entre autres) le résultat des négociations. Bien entendu, l’enjeu dans les jours à venir sera que ces premiers foyers de lutte ouvrent la voie à une multiplication des mouvements et à la leur coordination à une échelle nationale, afin d’établir un rapport de force à même de faire plier la direction de Carrefour.