Le village de Bure, peuplé de 82 habitants, est depuis plusieurs années la cible de l’ANDRA qui veut exploiter son fort potentiel géothermique. L’agence veut y enfouir les déchets radioactifs à 500 mètres sous terre, sur une surface pouvant accueillir près de 83 500 m3 de déchets. Les déchets en question seraient des résidus du parc nucléaire hexagonal, mais également des activités de recherche et du secteur de la défense, classés parmi les plus dangereux de l’industrie atomique. En quelques années, la lutte contre le projet CIGEO est devenue une priorité pour les habitants et un symbole contre la lutte antinucléaire rassemblant des militants venus de tous les horizons.

Ce lundi 30 janvier, l’ANDRA a donc de nouveau tenté par la force de réaliser les travaux dans le Bois Lejuc et, face à la protestation, n’a rien trouvé de mieux que de l’arroser d’essence, attaque qui s’inscrit dans l’accumulation des démonstrations de force que pratique l’agence de manière hebdomadaire à l’approche de la date de l’audience. Le bois communal Bois Lejuc avait été cédé en juin 2016 à l’agence à l’issue d’un vote entaché de nombreuses irrégularités et contre l’avis de la majorité des habitants. Le lendemain de l’incident, le 31 janvier, au tribunal administratif de Nancy, le rapporteur public a explicitement condamné cette cession et a demandé l’organisation d’un nouvel échange en conseil municipal dans un délai de 4 mois. Le précédent conseil municipal avait en effet été organisé au courant de l’été 2015 à 6 h du matin, sous la surveillance des vigiles de l’ANDRA, à l’insu d’une partie des habitants. La décision du tribunal administratif de Nancy sera rendue le 28 novembre prochain.