Maryline Dujardin

Mais la situation en est devenue presque ubuesque. Aujourd’hui le procès, la justice a omis que les deux dockers se défendaient ce jour-là, de manifestation, à deux violences : celle de l’état cherchant par le biais de la loi travail à leur arracher leurs droits et celle de son bras armé la police qui se permettait le 14 juin de réprimer comme à son habitude les manifestants. Mais ce jour-là, elle est tombée sur du solide un cortège de dockers qui a su répondre aux coups de matraques et au gazage en règle.

Alors pour ne pas que cette légitime violence devienne la règle elle a été instrumentalisée. Ils auront mis du temps à cherche des coupables puisque c’est seulement en août que des CRS portent plainte sous la pression probable du gouvernement contre des dockers, soit deux mois après les festivités. Vendredi se jouait donc le procès et pour l’occasion les dockers se sont mis en grève sur le port du Havre tandis que quatre cars de 200 dockers sont venus soutenir leurs deux camarades à Paris.

Le jeu des avocats des deux prévenus durant tout le procès a été de démontrer le peu de preuves existantes contre les dockers. Il s’agissait aussi de montrer à quel point il s’agissait une fois encore d’une volonté du gouvernement à faire une répression exemplaire du mouvement de printemps dernier. L’un des deux prévenus est revenu sur La violence de la perquisition qu’il a dû subir. Pourquoi les deux dockers ont ils étaient arrêtés de façon aussi violente alors qu’ils auraient pu être simplement convoqués ?

Dès le début des mobilisations contre la loi Travail, le gouvernement a cherché à renverser l’opinion contre ceux qui cherchaient à défendre leurs droits en les comparants a des terroristes, des "voyous". Aujourd’hui, les procès contre les militants s’enchaînent pour faire taire toute contestation. Il s’agit pour le gouvernement d’arracher à la racine les futures pousses des mobilisations à venir. Le verdict sera rendu le 16 décembre au TGI.