Au total, la baisse de production énergétique atteint à 5 000 MW à la mi-journée, avec pour un pic de 1 031 MW pour la seule centrale de Nogent-sur-Seine dans l’Aube. « Toutes les centrales ont voté la grève et douze ont baissé la charge dans la nuit », a déclaré Marie-Claire Cailletaud, porte-parole de la FNME-CGT, ce qui accrédite l’hypothèse d’un recours à une importation d’électricité dans les heures et jours à venir.

Par ailleurs, trois centrales thermiques sont actuellement à l’arrêt : Cordemais (Loire-Atlantique), Gardanne (Bouches-du-Rhône) et Porcheville (Yvelines), ou les travailleurs ont refusé de démarrer la centrale en appoint de la production. « On recense entre 50 % et 80 % de grévistes selon les sites » souligne ainsi Marie-Claire Cailletaud, tandis qu’EDF minimise ces chiffres, estimant la mobilisation nationale à 9,89 % de salariés en grève.

Si le géant de l’électricité joue pour l’instant la montre, en assurant qu’il n’y aurait pas de coupure de courant, la réalité ainsi que la forte mobilisation des salariés est en train de rattraper ce discours visant avant tout à démotivé les grévistes. Ainsi, dans les Yvelines, de premières coupures de courant ont été enregistré et les chiffres à la mi journée tendent à confirmer une mobilisation à la hausse, qui pourrait causer bien des maux de tête à l’état-major d’EDF et au gouvernement.

La CGT rapporte elle des coupures d’électricité en Ile-de-France, dans le Nord, ou encore dans l’Ouest de la France. Des coupures de courant confirmées par plusieurs médias locaux, notamment dans le Nord, au marché de Lomme à Lille et à Boulogne-sur-Mer. Le Marché d’Intéret National (MIN) de Lille. Près de Boulogne-sur-Mer, un supermarché Auchan a été évacué après une panne générale. Ces coupures ne sont pas directement le fait de la grève dans les centrales nucléaires. En effet, il s’agit d’un mouvement social des salariés de RTE. Les grévistes protestent contre l’ouverture du capital de la société, détenu pour l’instant à 100 % par Electricité de France. Selon la branche Mines et Energie du syndicat, il y aurait un tiers de grévistes chez RTE.

En cette journée de mobilisation nationale, les travailleurs des centrales nucléaires, mais aussi des réseaux de distribution d’électricité ne sont donc pas en reste, s’ajoutant à la pénurie de carburant, la paralysie totale du pays est une perspective loin d’être improbable, si elle venait à durer et à se généraliser.