C’est à croire qu’Emmanuel Macron aime la provoc’. Le simple fait que le ministre symbolisant mieux que Valls lui-même le tournant droitier de la politique socialiste vienne honorer la mémoire du Front Populaire est en soi révoltant. En ce sens, les militants CGT et PCF lui ont réservé un comité d’accueil derrière une banderole « Plutôt en grève qu’en costard », en référence à la désormais célèbre phrase de Macron prononcée fin mai, à Lunel, en direction d’un militant.

Le ministre a fendu la foule sous les hués, les "casse toi" et a reçu un œuf sur la tête malgré l’escorte ministérielle avant de trouver refuge dans l’enceinte du bureau de poste où la cérémonie devait se tenir. Mais passé maître dans l’art du mépris, Macron en a rajouté une couche une fois fraîchement lavé. « Ce que j’ai vu ce matin sont des comportements inacceptables, et comme le député (ndlr : de la circonscription) Razzy Hammadi vient de le dire, ce n’étaient d’ailleurs pas des syndicalistes ni des Montreuillois, donc ce sont des agitateurs professionnels. [...] Et bien qu’ils continuent à agiter » a ainsi déclaré le ministre avant d’en rajouter : « Je ne parle pas d’un texte de loi avec des œufs et des coups de bâton. Ils n’écoutent rien, ils invectivent » puis de conclure en beauté en mettant en avant sa volonté de vouloir honorer la Poste et le Front Populaire « loin de la violence et de la bêtise ».

Nous ne reviendrons pas sur la politique destructrice du gouvernement socialiste en matière de casse du service public, dont les travailleurs de la Poste subissent quotidiennement les conséquences. En tentant de criminaliser l’action des militants CGT et PCF, le ministre tente avant tout de masquer un message politique extrêmement juste, symbolisé par la banderole déployée. L’intérêt des travailleurs n’est pas de s’inscrire dans la concurrence sauvage, de se saigner pour le patronat pour se payer des costards, mais de défendre collectivement leurs intérêts, ici face à l’un des représentants politique de la bourgeoisie qui ne cesse de prouver, déclaration après déclaration, à quel point il méprise les classes populaires. Une provocation de plus pour Macron !