Des enquêtes à la chaîne pour réprimer des Gilets jaunes ? Un mois pour débuter une enquête pour tenter de savoir « Où est Steve ? ». Dans certains cas, la justice traîne les pieds… Le problème cependant, c’est lorsque cela se voit trop.
C’est ce que pointe une avocate au barreau de Paris au journal La Croix : « c’est vrai qu’il a fallu attendre un mois pour que ça commence à faire du bruit, pour qu’on commence à en parler, que certains commencent à s’indigner et que les procédures judiciaires puissent avancer ». Suite à la violente charge de la police qui a amené à la disparition de Steve, Marianne Rostan a déposé une plainte collective pour « mise en danger de la vie d’autrui et violences volontaires par personnes dépositaires de l’autorité publique ».
#Nantes Des investigations de la police scientifique sont en cours, quai Wilson, où #SteveCanico a disparu, il y a un mois, après une charge policière lors de la fête de la musique. #OuEstSteve pic.twitter.com/gtIw3lsHFJ
— Marion Lopez (@MarionLpz) 18 juillet 2019
Mais c’est essentiellement sous pression de l’indignation collective que plusieurs enquêtes ont été ouvertes. C’est en ce sens que dans de nombreuses villes de France ont lieu des campagnes de soutien pour obtenir la vérité. Des campagnes d’affichage de l’affiche « Ou est Steve ? » ont été réalisées dans le centre-ville de Nantes, Paris, Lyon ou Bordeaux notamment.
À #Nantes, place Royale, action en cours du collectif de dessinateurs, qui passe à la vitesse supérieure avec une affiche géante #OùEstSteve.
♥️ sur eux. pic.twitter.com/7k99Zzq33N
— Elsa Gambin (@Elsa_Gambin) 15 juillet 2019
À Lyon aussi, #OuestSteve s’affiche sur les murs et équipements publics pic.twitter.com/0sOpMPHtq8
— Fabien Piégay (@FabienPiegay) 17 juillet 2019
Mais cette campagne d’affichage ne plait pas forcément à tout le monde. De sorte que la police n’a eu de cesse de les enlever et d’opérer une répression contre tous ceux qui exigent la vérité. C’est en ce sens que la police a arraché des affiches, il y a quelques jours, place Royale, à Nantes.
Les affiches posées hier place Royale ont été enlevées. Mais elles sont (encore !) revenues ce matin, partout sur les statues. Pugnacité. #OùEstSteve #Nantes #3èmeSession pic.twitter.com/tkmYqfGE4i
— Elsa Gambin (@Elsa_Gambin) 12 juillet 2019
Si la police soutient encore qu’il n’y a eu « aucune charge », de nombreuses vidéos donnent une vision quelque peu différente. En effet, une vidéo publiée par Libération retrace l’intervention des forces de répression, le soir de la disparition de Steve. On y voyait notamment les forces de police utiliser abondamment et constamment du gaz lacrymo pendant une vingtaine de minutes, ou encore faire usage de taser, de matraques sans raison, ou lancer des grenades de désencerclement, et ce alors que ces derniers n’ont de cesse d’alerter qu’il y a la Loire à proximité.
Et l’exigence de vérité est plus que prégnante au sein des Gilets jaunes. « Où est Steve ? » est devenu l’un des slogans les plus répétés dans les cortèges. Rien que ce 14 juillet, suite aux exigences de vérité des Gilets jaunes, un commissaire s’en est pris physiquement aux Gilets jaunes. Signe que le sujet est quelque peu sensible pour une partie de la hiérarchie militaire.
La situation est très compliquée à gérer au beau milieu d'un tel dispositif pour les FDO. Un commissaire a même perdu son sang froid face à des #giletsjaunes. #14juillet pic.twitter.com/dHzrFPHX4D
— Pierre Tremblay (@tremblay_p) 14 juillet 2019
Face à cette exigence de vérité, la justice a dû accélérer le « tempo ». Mais c’est la mobilisation qui en définitive lui impose de changer de braquet. En ce sens, il faut l’amplifier pour savoir « Où est Steve ? ». Ce samedi, un rassemblement est organisé par les proches de Steve sur le Quai Wilson à Nantes à 15H30. L’objectif : se mobiliser toujours plus pour exiger la vérité sur « où est Steve ? ».