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La « moralisation » à la sauce MoDem

Emplois fictifs. Bayrou tente le coup de pression à Radio France pour calmer la polémique

Alors que différentes affaires d’emplois fictifs secouent le MoDem depuis quelques semaines, suite notamment aux accusations de l’eurodéputée FN Sophie Montel, François Bayrou a téléphoné ce mercredi à l’un des directeurs de Radio France. En effet, la chaîne qui avait mené une enquête sur les finances de l’organisation centriste en contactant d’anciens salariés, et avant même d’avoir diffusé le reportage, semble avoir passablement agacé le nouveau garde des Sceaux.

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Un coup de fil, en toute amitié…

« Ce n’est pas le ministre de la justice ni le président du MoDem qui a appelé, c’est le citoyen, simplement pour protéger ces jeunes femmes ». C’est avec ces mots, aussi hypocrites que paternalistes, que François Bayrou a tenté de justifier et minimiser son appel à Radio France qui s’apprêtait à diffuser un reportage quelque peu embarrassant pour le numéro 1 du MoDem. Diffusé malgré tout 48 heures après cet appel, le reportage rapporte en effet qu’entre 2009 et 2014 « une dizaine de salariés du siège du parti étaient parallèlement collaborateurs des députés européens du MoDem ». Des affirmations qui tombent plutôt mal en pleine période des législatives et à l’heure où Bayrou est chargé de moraliser la vie publique afin de « rétablir la confiance » des Français pour leurs élus.

Bien évidemment, ce dernier se défend de faire entrave à la liberté de la presse, en arguant que les journalistes de Radio France auraient été particulièrement insistants auprès des anciens salariés du MoDem pour connaître leur activité. Mieux, il s’agirait d’harcèlement l’obligeant à « protéger ces jeunes femmes » pleurant dans son bureau. Ainsi, voici ce qu’a déclaré le garde des Sceaux : « C’est simple, j’ai appelé le responsable de la cellule investigation de Radio France parce que des journalistes appelaient sur leur téléphone personnel des salariés de notre mouvement qui n’avaient aucun lien avec nos députés européens. Ils étaient appelés en dehors de leur lieu de travail, et les journalistes leur demandaient des explications sur leurs fonctions actuelles et passées. Une des salariées est venue dans mon bureau en pleurant, et nombre de cas me sont remontés. J’ai seulement dit au responsable de la cellule investigation que ces salariés vivaient cela comme du harcèlement. Ce n’est pas une menace, ni de l’intimidation. J’ai seulement dit que je trouvais cela choquant ». Pourtant, la version de Jacques Morin, directeur de la cellule d’investigation de Radio France est un peu différente. D’après lui, l’échange avec Bayrou fut plus musclé, ce dernier ayant déclaré au téléphone : « Des gens de chez vous sont en train de téléphoner à des salariés du MoDem, de les harceler de manière inquisitrice, et de jeter le soupçon sur leur probité. C’est inacceptable. Avec mes avocats, nous sommes en train d’étudier d’éventuelles plaintes pour harcèlement ».

Ouverture d’une enquête préliminaire

Bayrou semble bien dans la tourmente. Et l’ouverture ce vendredi d’une enquête préliminaire par le parquet de Paris pour « abus de confiance » concernant les soupçons d’emplois fictifs du MoDem ne vont pas arranger les affaires du ministre. Ainsi, un ex-collaborateur de la formation centriste a affirmé cette semaine avoir été payé en partie courant 2011 sur l’enveloppe parlementaire de l’ancien eurodéputé Jean-Luc Bennahmias. Oui, mais voilà, cet ancien salarié n’avait été embauché que pour travailler pour le MoDem, dénonçant par-là « l’opacité qui entourait la prise en charge des salaires au sein de la formation du centre dirigée par François Bayrou, via le Parlement européen ». Des affirmations que le gouvernement tente de minimiser puisque Bennahmias évoque une « tentative de déstabilisation » et Edouard Philippe, quant à lui, renouvelle toute sa confiance à son ministre de la Justice qui ne serait pas « fragilisé », selon ses dires à l’antenne d’Europe 1, par ces affaires d’emplois fictifs. Toutefois, la situation risque de s’aggraver nettement pour François Bayrou et l’image du gouvernement puisque, d’après Le Point, « plusieurs eurodéputés centristes et collaborateurs nous ont confirmé, sous le couvert de l’anonymat, l’existence d’un tel système. Certains nous ont même dit se tenir à la disposition de la justice ». Nous voilà bien loin du renouveau promis pas Macron…


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