Photo : Révolution Permanente
La semaine dernière, les convocations pour « apologie du terrorisme » sont tombées en cascade. Rima Hassan, Mathilde Panot, Anasse Kazib, Siham Assbague… ainsi que des centaines d’anonymes visés pour le même motif : tous ont été la cible d’une offensive d’ampleur contre des libertés démocratiques élémentaires. Sans oublier Jean-Paul Delescaut, secrétaire général de l’UD CGT 59, condamné à un an de prison avec sursis. Leur tort : avoir dénoncé le génocide en Palestine, qui se poursuit depuis plus de 200 jours et a déjà fait plus de 35 000 morts, avec la complicité du gouvernement français. A Toulouse, c’est le militant syndical et à Révolution Permanente Gaetan, qui avait été entendu par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme » en novembre dernier.
Pour dénoncer cette criminalisation et le massacre en cours, au moment même où le gouvernement israélien prépare son offensive terrestre sur Rafah, des centaines de personnes se sont rassemblées à Toulouse, samedi 27 avril, à l’appel de 34 organisations (Collectif Palestine Vaincra, Solidarité Palestine Toulouse, Comité de Soutien à la Palestine, CGT 31, FSU, LFI, NPA, RP…).
Le rassemblement a commencé avec la lecture du communiqué unitaire par une membre du Collectif Palestine Vaincra : « Nous avons la responsabilité de développer la solidarité avec le peuple palestinien et d’être tous unis contre la répression pour mettre un terme au génocide qui a lieu sur la bande de Gaza (...) Des centaines de procédures pour « apologie du terrorisme » ou « incitation à la haine » sont en cours, des menaces de dissolution contre des organisations pro-palestiniennes et des condamnations infamantes se sont multipliées ces derniers mois. »
« Nous avons la responsabilité de développer la solidarité avec le peuple palestinien et d’être tous unis contre la répression pour mettre un terme au génocide qui a lieu sur la bande de Gaza »
Communiqué unitaire du rassemblement en soutien à la Palestine signé par plus de 30… pic.twitter.com/wev4THegMq
— Révolution Permanente (@RevPermanente) April 27, 2024
Un rassemblement qui montre la voie à suivre
La députée Anne Stambach-Terrenoir (France Insoumise) est ensuite intervenue, alors que Mathilde Panot, présidente du groupe parlementaire LFI et Rima Hassan, candidate LFI aux élections européennes, sont visées, et que deux conférences de la FI ont également été interdites. « Aujourd’hui, il faut faire front ensemble (...) Au lieu de dire que le gouvernement d’extrême-droite de Netanyahou est criminel, la France de Macron essaie de faire taire les voix qui s’élèvent pour la paix et le droit international. Nous vivons une répression inédite dans la Vème République, je veux qu’on mesure le point de bascule qu’on est en train de franchir. »
Juliette, militante au Poing Levé et à Révolution Permanente, est revenue sur la répression qui touche la jeunesse qui se soulève, des campus de Columbia aux Etats-Unis à ceux de Sciences Po en France : « A Columbia, des centaines d’étudiants ont été réprimés, à Emory Collège la police utilise des flashball contre eux ! Cette répression, c’est l’autre face de la complicité des pays impérialistes avec le génocide en cours. » Enfin, elle a souligné que ce rassemblement est un point d’appui qui montre la voie à suivre :« Aujourd’hui, ce rassemblement est un exemple qu’on doit suivre pour continuer la lutte et mettre fin à la criminalisation et à ce génocide ! »
Alors que les étudiants de la Sorbonne ont rejoint le mouvement, à Toulouse des assemblées générales sont appelées cette semaine à l’INSA et à l’Université du Mirail, ainsi qu’un rassemblement à Sciences Po. En suivant l’exemple du rassemblement unitaire de samedi, il faut poursuivre la mobilisation contre l’offensive liberticide du gouvernement et pour la fin du génocide en Palestine.