Défendre les violences et les viols au nom des « lois de la République »

Pour justifier ces mesures, Ciotti rappelle les 26 gendarmes et policiers morts en 2016 ainsi que les 18000 autres blessés, arguant que l’on doit leur en être reconnaissant. Si l’on pourrait remettre en question ces chiffres pour leur opposer le nombre de manifestants éborgnés, violentés, de jeunes des quartiers victimes de violences policières, la question que l’on est en droit de se poser est : quel rapport y a-t-il avec des gens qui manifestent contre un viol de ces mêmes forces de police ? Interdire les manifestations c’est non seulement remettre en cause des droits démocratiques fruits des luttes du monde du travail, mais cela a aussi un sens encore plus particulier lorsqu’il s’agit d’enlever toutes voix à ceux qui subissent des violences policières, allant parfois jusqu’au viol ou à la mort, en cherchant à relégitimer l’institution policière déjà largement délégitimer suite aux violences qui se sont ouvertement déchainées contre les manifestants de la loi travail.

« Les voyous et les policiers ne peuvent pas être mis sur le même plan »

Quand on voit que les derniers scandales impliquant des policiers dans des affaires de meurtres ou de viols (le cas du viol avec une matraque n’est pas une première) n’ont abouti finalement qu’à des peines dérisoires, de généralement quelques mois de prison avec sursis (qu’ils ne feront jamais), et que les policiers qui auraient violé Théo sont tous les quatre en liberté, bien évidemment qu’ils ne sont pas sur le même plan que les jeunes de banlieue qui se font condamner pour « outrages et rébellion » dès qu’ils osent résister à un policier violent. À ce sujet il est intéressant de rappeler que, dans le cas d’un viol, un civil peut risquer 15 ans de prison, un policier, lui, risque 20 ans. Mais ils ne les feront jamais…

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