C’est un véritable bras de fer entre les travailleurs de l’automobile en grève et les « Big three » (General Motors, Stellantis, Ford) qui viennent d’annoncer 500 nouveaux licenciement pour casser la grève. Au total, ce sont plus de 3000 travailleurs qui ont été mis à la porte depuis le début de la grève le 15 septembre.

Vendredi, l’United Auto Workers a annoncé l’extension du conflit à deux nouvelles usines à Chicago. Une intensification de la grève qui porte à plus de 25 000 le nombre des travailleurs en grève sur 43 sites de productions et en fait ainsi l’une des plus grandes grèves de ces dernières décennies aux Etats-Unis.

Face à eux, les « Big Three » n’ont pas décidé de se laisser faire. En effet, après avoir licencié plus de 2000 travailleurs mi-septembre, Ford a mis 330 travailleurs des usines de Lima et de Chicago sur le carreau. General Motors a de son côté annoncé 164 nouveaux licenciements dans deux de ses usines en Ohio et dans l’Indiana.

Les trois géants de l’automobile cherchent à mettre cette répression patronale sur le dos des grévistes. Ce seraient ainsi à en croire les Big Three les perturbations de la chaîne de production causées par la grève qui laisseraient de nombreuses autres usines sans matériaux nécessaire pour produire et entraîneraient une nécessité impérieuse de licencier pour ces géants qui ont accumulé 250 milliards de profits sur les quatre dernières années.

« Si les Big Three décident de licencier des personnes qui ne sont pas en grève, c’est qu’ils essaient de faire pression sur nos membres pour qu’ils se contentent de moins » rétorque Shawn Fain, président de l’UAW. Il s’agit en effet de diviser les travailleurs entre grévistes et non-grévistes en leur mettant la pression et en les faisant culpabiliser pour briser le mouvement.

En économisant des millions d’euros de salaires, les Big Three sèment ainsi la division et ce y compris au sein même de l’UAW, entre les différents secteurs de travailleurs : ceux qui reçoivent encore des chèques de paie, ceux qui reçoivent des indemnités de grève et ceux qui sont licenciés.

Cette grève dores et déjà historique se retrouve face à un nouveau tournant. L’enjeu est de savoir si les grévistes sauront faire face à la répression patronale en exigeant de la direction de la direction du mouvement qu’elle intègre la réintégration de tous les travailleurs licenciés dans les revendications du mouvement et qu’elle intensifie le conflit face à la guerre que mènent les Big Three.