Si l’usage de Facebook dans les mobilisations sociales a beaucoup contribué au succès de la firme californienne, les gérants de Facebook, autour du multimilliardaire Marc Zuckerberg, ne voient pas d’un très bon œil la propension croissante des utilisateurs du réseau tentaculaire à partager plus sur l’actualité politique que sur leur vie privée. Ils craignent que la plateforme, conçue à l’origine pour le réseautage entre gens bien nés et l’exaltation nombriliste du moi ne leur échappe. Ils ont tenté de rattraper le tir en lançant de nouvelles applications censées favoriser le partage sur des sujets apolitiques : ce sont les fameuses « suggestions » du style « vous êtes amis depuis 4 ans avec Machin chose, voulez vous le faire savoir à tout le monde » et les « il y a un an vous avez cuisiné une pizza ». Visiblement, ces artifices ne suffisent pas à inverser la tendance. Aussi le groupe, va-t-il plus loin et opte pour la censure pure et simple, et sur ce terrain, Facebook a choisi son camp.
En France, nulle question de fermer les comptes fachistoïdes du groupuscule d’extrême droite Génération Identitaire ou de l’Action française. Non, Facebook préfère censurer les pages contre la loi travail. En Palestine, c’est ce même deux poids / deux mesures qui s’applique. Ce ne sont pas les partis d’extrême droite au gouvernement en Israël qui ont à subir la censure du Réseau, même s’ils sont responsables de la mort de milliers de Palestiniens, mais comme on aurait pu s’en douter, les comptes du Hamas, qui organise la résistance militaire de la bande de Gaza face aux offensives meurtrières de l’Etat sioniste. Twitter, le concurrent du géant bleu, se montre d’ailleurs tout aussi zélé en la matière.

Même si nous ne soutenons pas la politique du parti au gouvernement à Gaza, qui se montre sur bien des plans réactionnaire, nous ne pouvons que regretter ce deux poids / deux mesures.

La censure, la dissolution, la catégorisation comme « terroristes » d’organisations politiques telles que le Hamas doivent être dénoncées, ces mêmes mesures étant utilisées constamment contre l’extrême gauche et le mouvement ouvrier et social, dès qu’il brise le statut quo.