Alain Avello n’est rien d’autre qu’un des membres du conseil stratégique de campagne de Marine Le Pen, c’est-à-dire le comité créé en novembre 2016, constitué de 34 personnes, dont Florian Philippot ou Gilbert Collard, et qui est présenté par Marine Le Pen comme le « cœur politique » de la présidentielle. Également nouveau secrétaire départemental du FN 44, résident du collectif Racine – les enseignants proches du FN -, cet enseignant en philosophie a une jolie plume dont il use sur les réseaux sociaux.

Un journaliste de Buzzfeed est allé s’aventurer sur le profil Facebook d’Alain Avello. Il y a trouvé, entre autres, entre 2012 et 2013, des propos à caractère haineux et raciste. Ce professeur faisait déjà partie du FN qu’il a rejoint en 2011. Buzzfeed a relevé quelques captures d’écran qui attestent de la publication de ces commentaires. On peut lire qu’en juin 2013, alors qu’il répond à un commentaire Facebook d’une personne qui écrit que Taubira « c’est pas mon truc », le profil Facebook d’Alain Avello écrit : « Tu devrais essayer la zoophilie, c’est nice ! ». En février 2013, il écrit, à propos des Femen, que ce sont des « putes dégénérées » et qu’il a « envie de leur défoncer le crâne à coup de pompes ! ». En avril 2012, commentant une photo de François Hollande entouré de jeunes, on peut lire, toujours signé Alain Avello, « Hollande et « la racaille au pouvoir ! ». « « La diversité », voulais-je écrire… », ajoute-t-il comme pour se rattraper… Enfin, en mars 2013, dans un autre commentaire, le compte publie le lien d’une image de croix celtique dans le style des suprémacistes blancs.

Une capture d’écran

Un florilège de citations qui mettent Alain Avello dans une situation dont il est difficile de s’extirper : « Comment est-il possible que pendant plus de deux ans, un compte ait pu publier de tels commentaires à l’insu du son propriétaire ? », le questionne Buzzfeed. De plus, quand on connaît un peu Facebook, lorsque les commentaires sont « likés » et sont suivis de réponses, le compte reçoit des notifications. Comment se fait-il que personne ne l’ait jamais prévenu de ces commentaires ? Surtout s’ils sont aussi « éloignés de ses propos habituels », comme il l’affirme depuis. Florian Philippot, Nicolas Bay et Marine Le Pen ont eux aussi crié au grand « n’importe quoi ». Craignant le scandale, Alain Avello est vite retombé sur ses pieds : il a supprimé les commentaires en question, affirmé qu’il a été piraté pendant deux ans à son insu et a enfin décidé de porter plainte. Dans de telles affaires, le FN sait toujours faire bloc pour crier aux mensonges, à la supercherie ou au « piratage » quand c’est sur Facebook.