Fréderic Apoyo

C’est par « respect pour son glorieux passé » que Jean-Pierre Valensi, procureur de la République de Boulogne, a justifié son réquisitoire. Si le rendu ne sera connu que le 26 mai, Christian Piquemal peut avoir le sourire ! Présent à la manifestation du groupe islamophobe Pegida à Calais, en février dernier, le général de 75 ans était poursuivi pour avoir organisé ce rassemblement interdit par la préfecture.

Des faits nié par Christian Piquemal, désireux selon ses dires de participer « à un débat d’idées patriotes » et ne pas avoir entendu les sommations de la police appelant les manifestants à se disperser. Si les images examinées par le tribunal - fournis par Le Petit Journal et Taranis News - n’apportent pas de faits concrets prouvant la culpabilité du général, celle du site identitaire LDC News - non examinées- sont pourtant révélatrices. On y voit, entre autres, des gendarmes lui expliquant doctement que la manif est « interdite », « illégale » et que « là, vous êtes hors la loi » avant une sommation. De plus, l’attitude de Christian Piquemal ne laisse que peu de doute quant à son implication dans l’organisation de la manifestation, lorsqu’il explique à un groupe : « On va partir maintenant. [Sinon], on détruirait ce que l’on a fait. Il faut vraiment que les gens décrochent. Les derniers qui sont sur le terrain, ils décrochent. »

La sentence requise par le procureur de la République ressemble tout à coup à un tour de passe-passe, visant à protéger un « serviteur de l’Etat » et démontre le réel visage de la V° République à l’heure où les gazs lacrymogènes, coups de matraques et condamnation pleuvent sur les manifestants opposés à la Loi Travail. D’un côté, un militant d’extrême droite, en accointance avec l’Etat français, bénéficie de la clémence de l’appareil judiciaire. De l’autre, la jeunesse et les travailleurs mobilisés doivent faire face à la férocité des forces de répression et du gouvernement. Voila qui en dit long sur la nature du système en place ...