Israël a, depuis le 7 octobre, mobilisé l’entièreté de son armée, y-compris ses nombreux réservistes afin de participer au siège, puis à l’invasion terrestre de Gaza. Parmi eux, on compterait plus de 4000 français engagés de longue date dans l’armée régulière, ainsi que de nombreux engagés volontaires, dont les effectifs sont durs à estimer. Il s’agirait à la fois de bi-nationaux et de volontaires ne possédant pas la nationalité israélienne. Dans les deux cas, ces français ont fait le choix de rejoindre les rangs de Tsahal et participent en ce moment même à ses crimes, avec le soutien tacite du gouvernement français, allié d’Israël.

Les Français constitueraient donc le deuxième plus grand contingent étranger au sein de l’armée israélienne, juste derrière les Etatsuniens. 4185 Français en faisaient partie en 2018 d’après le porte-parolat de l’armée israélienne interrogé par Libération, un chiffre à prendre évidemment avec des pincettes. Il est d’ailleurs important de noter qu’Israël accorde une grande importance au recrutement de volontaires étrangers, notamment Français, à l’aide de spots publicitaires, ou de campagnes de recrutement.

Une réalité que de nombreux médias français (BFMTV, le JDD, Cnews, etc) se sont empressés de relater, multipliant les portraits élogieux des volontaires français de Tsahal. On a même pu voir Europe 1 dresser, dans un article du 8 novembre, le portrait lunaire de Guts, un Français de 19 ans engagé en Israël. L’article rapporte les propos de ce dernier : « Je ne voulais pas trop rester en France. Je voulais voir un peu le monde, voir comment ça se passait ailleurs. Je me retrouve bien dans ces moments où ton cœur bat vraiment à 300, quand tu es vraiment sous adrénaline. Je recherche un petit peu encore cette sensation et je sais qu’à l’armée, je vais la retrouver ». A aucun moment, ces propos qui présentent la participation à un génocide et à un nettoyage ethnique documenté comme une manière de « se dépasser » et de « voir le monde » ne sont questionnés par le journaliste.

Certains franco-israéliens se sont pourtant filmés en train de commettre des exactions et des actes de tortures contre des détenus palestiniens, d’autres en train d’inscrire des inscriptions menaçantes à l’égard de personnalités politiques française soutiens de la cause palestinienne. Le gouvernement français qui s’était empressé de mettre en place des procédures anti-terroristes à l’encontre des militants anticapitalistes partis combattre au Rojava, n’a pour l’heure pas réagi. C’est que depuis plusieurs décennies, il ne manque pas d’entretenir une relation sécuritaire, militaire et financière active avec l’Etat d’Israël, finançant et armant ses massacres. Un savoir-faire que son armée continue d’entretenir dans son pré-carré colonial en Afrique. Voilà en tous cas, une nouvelle démonstration de ce qui se cache derrière les appels hypocrites du gouvernement Macron à un « cessez-le-feu » : du sang sur les mains.