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Au NPA, nous n’avons pas la moindre complaisance pour Macron et sa politique. Mais catholiques, protestants, juifs, musulmans, bouddhistes, athées… l’origine ou la religion des exploiteurs importe peu ! Se braquer sur le « capitalisme juif » est un des thèmes favoris de l’extrême droite pour détourner la colère populaire et désigner des boucs-émissaires. « L’antisémitisme est le socialisme des imbéciles » disait le socialiste allemand Bebel à la fin du XIXe siècle.

Gérard Filoche a donc commis une erreur. Il l’a immédiatement reconnu, s’en est excusé et a dépublié son tweet. Une erreur avant tout imputable à un système qui s’emballe : il faut réagir vite aux événements, aux déclarations, y aller de son commentaire ou de sa « punchline ». Alors il arrive que, plutôt que de réfléchir soi-même, on transmette quelque chose qu’on a reçu sans vraiment le regarder. Filoche est tombé dans ce travers.

Mais il y a une chose qui pour nous est claire : Gérard Filoche, que nous connaissons depuis bien longtemps, et que nous côtoyons toujours dans divers combats, n’est ni un antisémite, ni un raciste.

Il a, il y a des années, quitté la LCR, pour adhérer au Parti socialiste, croyant à tort en la possibilité d’un tournant à gauche d’au moins un secteur de cette organisation. Au sein de ce parti de tous les reniements, Gérard Filoche, à sa façon, a défendu les intérêts du monde du travail.

C’est en fait ce qu’on lui reproche. Pour les dirigeants du PS qui, une fois de plus, le dénoncent et demandent son exclusion, il s’agit d’éliminer celui qui est resté fidèle à une certaine vision de ce que devrait être un parti qui se réclame du socialisme.

Le parti de la loi El Khomri, de l’état d’urgence, du rejet des réfugiéEs n’a pas de leçon à donner à Gérard Filoche. Même si, à un moment où la propagande raciste, islamophobe comme antisémite, est largement représentée sur les réseaux sociaux, il faut absolument se garder de lui faire le moindre écho et, bien au contraire, la dénoncer.

Henri Wilno et Julien Salingue