L’homme de 49 ans jugé ce mardi au tribunal de Paris, évoque pour sa défense “la folie du moment”, des mots déclenchés à la suite “qu’une femme enceinte a été bousculée par les forces de l’ordre". Un slogan en réponse directe à la pression des violences policières que subissent les Gilets Jaunes depuis le début du mouvement, et qui, alors qu’elle est déjà montée d’un cran ces dernières semaines, pourrait encore s’accroître pour le 1ᵉʳ mai. Jamais les policiers n’ont été inquiétés pour leurs agissements, alors qu’ils blessent, mutilent et même tuent, tout comme dans les quartiers populaires. C’est une justice à double vitesse que nous retrouvons là.

Cet homme, Gilet Jaune depuis le début du mouvement, est condamné à verser 500 euros aux deux policiers respectifs qui ont porté plainte, et est également contraint de trouver un travail. La justice, qui ne condamne jamais la violence des policiers eux-mêmes, répond ici au battage médiatique qu’avait suscité des tags sur une gendarmerie reprenant le même slogan “suicidez-vous”. Elle souhaite faire de cet homme un exemple en réitérant son soutien total et inconditionnel aux forces de l’ordre, tout en faisant s’accorder tous les hommes politiques et éditorialistes de la bourgeoisie, qui s’étaient tous en chœur offusqué de ces tags, alors même qu’on ne les entend jamais pleurer le nombre de manifestants blessés, ou même les suicides des employés poussés à bout par des conditions de travail toujours plus dégradées par les politiques libérales.

Ce qui est le plus violent ici, ce ne sont pas les mots d’un Gilet Jaune à bout, mais bien que la justice le condamne à huit mois de prison pour un slogan qui exprime l’exaspération en réponse à la violence constante des forces de répression.