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Les différents groupes palestiniens ont appelé à une grève générale jeudi 12 décembre, en réaction a l’annonce du président américain de déménager son ambassade de Tel Aviv à Jerusalem. La grève est massivement suivie par la population palestinienne, malgré la répression quasi immédiate des forces d’occupation.

Grève générale, manifestions et affrontements

Les factions palestiniennes ont décrété "trois jours de rage" et appelé a une grève générale en Palestine. De Gaza à la Cisjordanie, en passant par la partie Est d’El Quds (Jerusalem), les rideaux de fer des magasins sont restes fermés, ainsi que les écoles. De nombreux rassemblements ont cours depuis mercredi soir, pour protester contre la décision américaine de déplacer l’ambassade à Jerusalem, entérinant la reconnaissance de la première puissance impérialiste de l’annexion de la ville trois fois sainte par L’État israélien, en dépit du droit international.

De son côté, le Hamas a appelé à une nouvelle Intifada (soulèvement populaire), seul moyen "de faire face à la politique sioniste soutenue par les États-Unis". Pour sa part, le secrétaire générale de l’OLP a accusé Trump d’être "plus Israélien que les Israélien", dénonçant un acte unilatéral contradictoire avec la volonté affichée de faire avancer les "négociations". Dans un long communiqué, le Mouvement du jihad islamique en Palestine (Mjip) rappelle que "toutes les administrations américaines qui se sont succédées se sont non seulement, entièrement alignées sur l’ennemi sioniste, mais ont pleinement participé à tous ses crimes, son terrorisme et son agression sur la Palestine, son peuple, sa terre et ses lieux saints. (...) Trump a envoyé le coup de grâce au règlement et a totalement achevé ce qui s’appelle la solution de deux Etats. Il n’y a plus désormais de possibilité ou de justification de s’illusionner et de poursuivre ce chemin."

En réponse, l’armée d’occupation israélienne a mobilisé plusieurs bataillons ainsi que les services de renseignements intérieurs. A Al-Khalil (Hebron), Khan Younes, Gaza et ailleurs, plusieurs dizaines de palestiniens ont été blessés et pris en charge par le Croissant rouge, tombés sous les balles en caoutchouc et les gaz lacrymogènes de la répression israélienne.

Droit international et loi du plus fort

Alors que le "processus de paix" n’a jamais débouché sur autre chose que la poursuite de la colonisation sioniste de la Palestine, la décision américaine marque une rupture symbolique et politique forte. Mais loin d’inaugurer une "approche nouvelle", comme l’affirme Trump, il s’agit là d’une étape supplémentaire dans l’appui américain aux gouvernements israéliens qui se sont succèdés, mettant une nouvelle fois les palestiniens devant le fait accompli.

Invoquer le droit international ne peut avoir beaucoup de sens pour la population palestinienne, quand génération après génération, seule la loi du plus fort s’applique. Les observateurs attendent maintenant la journée de vendredi, jour de prière (jouma’a) et, lorsque la situation l’impose, de manifestations massives dans les pays musulmans.