A presque 10 ans des « révoltes des Banlieues » parties de Clichy-sous-Bois à la suite de la mort liée aux violences policières de Zyed Benna et Bouna Traoré du 27 octobre 2005, le président Hollande s’est rendu à la Courneuve pour visiter une pépinière d’entreprises. La visite s’inscrit dans l’agenda de campagne présidentielle, mais aussi dans sa tentative de reconquête de popularité personnelle.

L’inauguration de l’Agence Nationale du Développement Economique annoncée en février dernier, devait se tenir à la Courneuve, où se concentre une population triplement enclavée du point de vue social, économique et urbain, située en Seine-Saint-Denis, un des départements qui concentre le plus fort taux de pauvreté en France. Tout un symbole s’il en est. Et rien de plus, si l’on regarde du côté des villes voisines, et notamment de la Plaine-Commune, où les politiques de développement de zones d’installation d’entreprises n’a en rien fait baisser le chômage localement, mais a simplement engendré de nouveaux flux de populations, venant y travailler et assurant le déplacement au quotidien.

Quelques centaines de personnes étaient présentes sur place pour accueillir François Hollande. Les quelques poignées de mains offertes à la foule et les rares applaudissements ont été largement couverts par les huées et les sifflets. Parmi ce comité d’accueil hostile, on peut voir certains militants du PCF, mais aussi et surtout des jeunes en colère, huant et bousculant, venus en quelque sorte dénoncer l’hypocrisie gouvernementale. La visite n’en a été que plus express, le président rapidement exfiltré vers l’intérieur du bâtiment.

Après le salarié de STX Saint-Nazaire, la visite à la Courneuve sous les huées… Le Hollande Tour, supposé restaurer la popularité présidentielle est en train de tourner au vinaigre. Et les habitants de la Courneuve, tout comme les salariés de STX Saint-Nazaire, font bien de lui rappeler qu’il faut un peu plus que des risettes et des jolis mots pour leur faire oublier la politique antipopulaire que lui et son gouvernement ne cessent de mener.