Interrogé sur la mobilisation des agriculteurs, Darmanin déclarait jeudi soir au 20 H de TF1 être « habitué aux coups de sang légitimes de ceux qui souffrent, qui ne gagnent pas beaucoup d’argent, et qui travaillent très fort », avant d’ajouter ne pas vouloir répondre « à de la souffrance avec des CRS ». Un discours débordant d’hypocrisie, quelques mois après la réforme des retraites et les révoltes suite au meurtre policier de Nahel ou violence policière et répression judiciaire ont fait légions.

Car en effet, « répondre à de la souffrance avec des CRS », c’est bien ce que le gouvernement fait de mieux. À commencer par la violente répression des Gilets jaune, où, au 13 avril 2019, un décès et 613 blessées par les forces de l’ordre, dont 238 blessées à la tête, 23 éborgnées et 5 ayant eu une main arrachée, avait été dénombré par le journaliste David Dufresne.

Depuis cette mobilisation, les manifestations Black Lives Matter, les luttes contre les réformes des retraites de 2019 et de 2023 et les révoltes suite aux meurtres policiers de Nahel sont, entre autres, passés par là. Des mouvements auxquels le gouvernement à répondu par la répression avec, rien que durant les révoltes pour Nahel, au moins trois personnes tuées par la police, en plus de Nahel, et des témoignages glaçants qui expliquent que les forces de répression étaient « prêt à la guerre. Le gouvernement n’a donc cessé de nous montrer que, à rebours des discours hypocrite de Darmanin, l’envoie de CRS est bel est bien le seul langage qu’il connaît face à la « souffrance ».

Ainsi, cette sortie du ministre de l’Intérieur vient surtout mettre en lumière l’ampleur de la crise dans laquelle se trouve le gouvernement et sa volonté de ne pas radicaliser la mobilisation. L’exécutif marche donc sur des œufs et cherche à temporiser, mais cela ne signifie pas que demain le gouvernement n’enverra pas les CRS pour réprimer les agriculteurs.