Samedi dernier, un incendie s’est déclaré à Pantin, dans lequel a péri un homme de 58 ans, et deux femmes ont été blessées ou intoxiquées par les fumées. Ce tragique incident aurait pu être plus dramatique encore si des « jeunes de la cité d’à côté » - comme ils sont nommé dans l’article du Parisien relatant l’événement – n’étaient pas intervenus. Un habitant de l’immeuble explique en effet : « « Ils sont montés dans les étages en criant au feu, ils ont frappé aux portes et ont aidé les gens à sortir. Ils nous ont sauvés », alors qu’aucun habitant n’avait pris conscience du départ de l’incendie, qui s’est déclenché dans un studio du 2e étage.

Pas la tête de l’emploi ?

 
Malheureusement, aujourd’hui quand on est catégorisé « jeunes de la cité d’à côté », il semble qu’on n’ait pas le droit même d’être une âme charitable. En effet, dès que les policiers sont arrivés sur place, la première chose qu’ils ont fait, avant même de s’occuper des habitants est... d’interpeller ces jeunes ! Dans la droite ligne des contrôles au faciès qui ont lieu quotidiennement dans ces quartiers, les policiers ont en effet « d’abord cru », « dans la confusion », nous explique le Parisien, que ces jeunes étaient les coupables de l’incendie.

Il aura fallu que les habitants de l’immeuble, qui venait d’échapper de l’incendie, se portent « garants » de l’héroïsme de ces jeunes pour que les policiers les relâchent. Le Parisien rapporte les propos de Malik, un habitant de l’immeuble, qui explique qu’il a cherché à discuter avec les policiers « mais ils étaient déjà maîtrisés par la police qui me disait de ne pas m’en mêler ». Une situation typique qui rappelle bien d’autres situation où il faudrait « laisser la police faire son travail », même quand elle interpelle pour rien.

D’après l’enquête, ce tragique incendie serait en fait d’origine accidentelle. De cette interpellation au faciès malheureusement, il n’en restera rien, sauf sans doute le fait d’avoir coupé l’envie à ces jeunes d’aider leurs voisins...