Cela fait plusieurs mois que la hausse des prix sur les produits alimentaires ne fait que s’accroître. En conséquence, les ménages les plus modestes sont les premiers impactés par la situation. Alors que l’inflation alimentaire se trouvait à 0,2 % en janvier selon un article paru dans l’opinion, elle est passée à 5 % au mois de juin 2022 et pourrait atteindre 7 % au quatrième trimestre par rapport à l’année 2021.

De l’emballage aux transports en passant par le coût de la matière et les effets de spéculation sur les marchés, tous les coûts ont augmenté pour les producteurs de l’agroalimentaire. En conséquence, 96 % des 300 familles de produits de grandes consommations auraient vu leur prix augmenter. Au final, cette situation se répercute sur la facture à la caisse, et avec les salaires qui eux n’augmentent pas, cela pousse les ménages et notamment les plus modestes, à changer leurs habitudes de consommation.

Pour Philippe Goetzmann, spécialiste de la grande distribution qui s’exprime dans l’opinion : « Plus on est riche, moins on a à faire d’efforts sur ce poste en cas d’inflation. Quand on est pauvre, la nourriture pèse lourd... Et on peut moins sabrer sur autre chose. Pour l’instant, ce sont les plus modestes qui changent le plus leur comportement de consommation, ça va s’amplifier. »

Concrètement, les clients font de plus en plus l’impasse sur les rayons frais, boucherie, poissonnerie et fromagerie. Aussi, les rayons des légumes et des fruits sont eux aussi moins fréquentés. Les clients les plus précaires se reportent ainsi sur l’achat de produits de premiers prix, ceux avec des emballages simples sans marketing souvent de moins bonne qualité et qu’on retrouve en bas des rayons. Pourtant, ce sont bien ces produits qui connaissent la plus forte inflation. En effet au moins de juin, les produits premier prix ont augmenté de 9,6 % contre 5 % pour la moyenne des produits alimentaires.

Une fois de plus, ce sont les plus précaires qui subissent en première ligne les conséquences de la crise économique. Face à cela, il faut non seulement exiger le blocage des prix et leur contrôle par la population, mais aussi la hausse générale des salaires et leur indexation sur l’inflation pour que ça ne soit plus aux travailleurs de payer la crise !