Selon le Wall Street Journal, l’armée israélienne a commencé son opération d’inondation des tunnels du Hamas après avoir installé plusieurs pompes à eau la semaine dernière. Ce qui était encore en projet il y a une semaine vient d’être appliqué et pourrait bien avoir des conséquences meurtrières. Alors que lors de la conférence organisée ce mardi à la Maison Blanche au sujet l’Ukraine avec Volodymir Zelensky, Biden a déclaré qu’« il n’y aura aucun otages dans les tunnels [qui seront inondés]… mais je n’en suis pas sûr », plusieurs familles d’otages ont fait remonter leur colère à Netanyahu vis-à-vis de l’opération qui pourrait mettre en danger la centaine d’otages israéliens toujours détenus par le Hamas. Sans qu’un lien ne soit établi avec le début de l’opération, deux corps d’otages israéliens auraient été retrouvés par l’armée. L’État d’Israël, de son côté, ne se prononce pas sur l’origine des décès.

Annoncé le 4 décembre, l’armée israélienne a lancé cette opération en ajoutant deux pompes aux cinq déjà installées sur la côte de Gaza afin d’inonder les tunnels du Hamas avec de l’eau de mer. Selon des responsables américains, le but serait de remplir les quelques 482 kilomètres de tunnel. Une alternative décidée par l’armée israélienne pour éviter l’envoi de soldats dans les sous-terrains et les désavantages tactiques de ce type d’opérations.

L’opération d’inondation serait une petite partie du projet israélien concernant ces tunnels, il a été aussi évoqué de continuer les frappes aériennes ainsi que l’envoi de drônes ou encore de chiens. Selon Herzi Halevi, général de l’armée israélienne, l’inondation des tunnels fait partie d’une politique d’ensemble de « renforcement du contrôle [de l’armée] sur le Nord de Gaza ainsi que l’incursion de le Sud de l’enclave » comme à Khan Younès. Ce qui démontre encore une fois qu’Israël ne compte pas s’arrêter, malgré les tensions internationales pour un cessez le feu.

Comme nous le disions dans un précédent article, cette opération pourrait avoir des conséquences écologiques désastreuses avec la contamination des ressources d’eau de Gaza dont déjà 97% sont impropres à la consommation des Gazaouis. De plus, la contamination par l’eau de mer aura pour conséquence une plus grande détérioration de l’aquifère, c’est-à-dire des sols qui retiennent l’eau, et donc la contamination de l’agriculture, renforçant donc les atteintes à la santé que subissent déjà les Gazaouis. Cette opération se fait donc au prix de toujours plus de vies palestiniennes, qui subissaient déjà les blocus en énergie, en eau et en nourriture.

Contre la poursuite de la politique génocidaire du gouvernement israélien et de son armée, il est nécessaire de continuer à se mobiliser pour réclamer l’arrêt des bombardements ainsi que la fin de l’occupation israélienne sur la Palestine. En France comme ailleurs, la solidarité avec le peuple palestinien doit s’organiser et dénoncer les politiques complices des gouvernements impérialistes qui durent depuis 75 ans.