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Gaza

Faim, maladies, manque d’eau : la situation humanitaire s’aggrave à Gaza

Depuis deux mois l’armée israélienne bombarde les civils et a renforcé le blocus sur les ressources de première nécessité sur la bande de Gaza. Manque d’eau, de nourriture, maladies, les associations et l’ONU dénoncent une situation humanitaire catastrophique alors que des millions de Palestiniens ont dû fuir vers le Sud.

Lorélia Fréjo

7 décembre 2023

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Faim, maladies, manque d'eau : la situation humanitaire s'aggrave à Gaza

Crédits photo : Capture écran X/Twitter

Depuis le début de l’offensive d’Israël sur la bande de Gaza le 7 octobre, plus de 15 000 palestiniens sont mort-e-s et des milliers d’autres sont blessés. Un véritable génocide, qui s’accompagne du renforcement du blocus sur l’eau, la nourriture, le carburant et toutes les ressources nécessaires à la survie des Palestiniens. Depuis l’invasion terrestre, l’évacuation de plus d’un millions d’habitants du nord de Gaza vers le sud a aggravé cette situation. Et à mesure que le temps passe, alors que le Sud de Gaza se retrouve également sous les bombardements, la situation humanitaire est toujours plus catastrophique.

Face à cette situation, Mirjana Spoljaric, présidente du comité internationale de la Croix-Rouge déclarait ce mercredi : « Le niveau de souffrance humaine est intolérable. Il est inacceptable que les civils n’aient aucun endroit sûr où aller à Gaza, et avec un siège militaire en place, il n’y a pas non plus de réponse humanitaire adéquate possible à l’heure actuelle ».

De son côté, le secrétaire national de l’ONU, Antonio Guterres, a utilisé hier soir, mercredi 6 décembre, pour la première fois de son mandat l’article 99 de la Chartes des nations unies pour alerter sur la catastrophe humanitaire en cours à Gaza. Il justifie cette décision compte tenu de la situation « d’effondrement du système humanitaire à Gaza », où le système hospitalier est détruit, l’incapacité de ravitailler Rafah, et « d’atteindre ceux dans le besoin », le « manque de carburant » ou encore « l’interruption des communications ». Le secrétaire de l’ONU a également dénoncé la mort de 130 agents de l’ONU et membres de leur famille. Une déclaration impuissante mais symbolique du niveau de gravité de la situation perçu par l’institution internationale.

Crise alimentaire, maladies, manque d’eau et d’électricité : une catastrophe humanitaire au milieu des bombes

Les massacres dans la bande de Gaza se sont accompagnés d’un renforcement drastique du blocus des ressources nécessaire à répondre aux besoins de première nécessité des populations civiles. Depuis plusieurs semaines, les alertes se multiplient sur le risque de famine et de déshydratation à Gaza, et selon le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU, cette situation s’aggrave avec le lancement de l’offensive israélienne dans le Sud. « La reprise des combats rend la distribution de l’aide quasiment impossible et met en danger la vie des travailleurs humanitaires » explique l’organisation dans un communiqué. Dans une interview pour BFMTV, Jean-François Corty, médecin et vice-président de Médecin du Mondes explique lui que « ses collaborateurs comme les gazaouis au global ont beaucoup de mal à trouver de l’eau et de la nature, ont perdu des membres de leur famille ».

Ce matin, une vidéo a circulé montrant les files immenses de Gazaouis devant les postes d’aides alimentaires, qui sont leur seule ressource pour obtenir de l’eau et de la nourriture. Cette situation est relatée également par les journalistes et palestiniens sur place, comme Muhammad Smiry sur X/Twitter qui chaque jour publie sur ses difficultés à trouver de la nourriture.

Selon l’OMS, le risque est également élevé d’augmentation de la mortalité de personnes atteintes de maladies chroniques non traités ou de nouvelles maladies liées à la situation (infections respiratoires, diarrhée). En effet, les Palestiniens vivent dans des installations surpeuplées, sans hygiène possible, et les hôpitaux détruits rendent impossible de fournir des soins à toute la population. Etant donnée que le siège a bloqué l’électricité, les palestiniens et les infrastructures doivent survivre sur de petits générateurs alimentés parfois au carburant, qui manque beaucoup. Cela est évidemment renforcé par le manque d’eau potable. Dans un article récent nous revenions sur ce blocus de l’eau exercé par Israël sur les Palestiniens et son utilisation dans le génocide en cours.

Des millions de déplacés, l’offensive coloniale doit cesser !

Cette situation est évidemment en lien avec le déplacement forcé de millions de Palestiniens, obligés par Israël à quitter leurs maisons sous les bombardements. Aujourd’hui, alors que Tsahal bombarde également le Sud de Gaza, et encercle Khan Younes, de nombreux Palestiniens se retrouvent sans refuge, invités à rejoindre des zones incapables d’accueillir une telle population, annonçant une nouvelle aggravation de leur situation.

Ces millions de personnes sont notamment obligées de dormir dans des écoles aménagées, ou dans des tentes et alors que l’hiver arrive, ils n’ont pas d’électricité ou de vêtements chauds pour se chauffer, comme le montrent les vidéos de wizard_bisan1 sur Instagram, réfugiée du nord de la bande de Gaza. Dans un reportage récent, celle-ci interviewe les femmes et enfants qui vivent avec elle dans des tentes de nylon dans le Sud de Gaza et racontent qu’elles n’ont pu emporter du Nord que de rares objets personnels, vivent dans les mêmes vêtements depuis des semaines et n’arrivent pas à se nourrir. Une enfant interrogée explique : « je devais ramener mes vêtements et mes bottes, mais je n’ai pas pu donc je dois rester dans les mêmes vêtements, j’ai pu prendre deux doudous seulement ».

Pour que cette situation s’arrête et empêcher que cette situation humanitaire ajoute toujours plus de morts à ceux tués dans les bombardements, il est urgent de se mobiliser pour l’arrêt du génocide mais aussi pour la fin de la situation coloniale en Israël. En effet, la situation actuelle est la continuité du projet d’annexion des territoires palestiniens par Israël et d’une situation de colonisation, de contrôle des ressources et de vol des terres qui dure depuis 75 ans.


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