Depuis l’annonce il y a une semaine par Netanyahu du « siège » de Rafah, et de son évacuation, par Tsahal, l’armée israélienne a continué les bombardements. Depuis le début du mois, cette ville du sud de l’enclave où sont réfugiés 1,5 millions de palestiniens (soit les deux tiers de la population de Gaza) est la cible des nouvelles attaques génocidaires de l’armée israélienne. Ce sont quatorze immeubles qui ont déjà été détruits, avec de nouvelles frappes dans la nuit du 22 février, responsables de la mort de plus de 100 personnes.

Avec la menace d’une offensive terrestre sur Rafah d’ici le début du Ramadan autour du 10 mars, Israël poursuit son génocide, rendant la bande de Gaza « invivable ». La situation déjà critique dans la prison à ciel ouvert ne fait qu’empirer avec ces nouvelles frappes. D’après l’ONU, 2,2 millions de personnes risquent la famine, et « les agences humanitaires s’inquiètent notamment du sort de près de 1,5 million de Palestiniens massés dans la ville de Rafah, située contre la frontière fermée avec l’Egypte. »

Des vidéos d’enfants réfugiés à Rafah ramassant à la main la farine tombée des camions humanitaires ont fait le tour des réseaux sociaux ces derniers jours et montre le désespoir dans lequel se trouvent les palestiniens qui souffrent de la faim et qui se voient bloquer l’accès à l’aide humanitaire.

Ces bombardements interviennent alors que les négociations entre Israël et le Hamas de début de février ont échoué et que l’ONU a récemment publié une déclaration alertant sur les viols, humiliations et exécutions de femmes et d’enfants commis par Tsahal. La situation dans l’enclave empire et les gouvernements impérialistes tournent les yeux au mieux, soutiennent le génocide souvent.

Véto des Etats-Unis et normalisation d’Israël par les dirigeants des pays arabes, la complicité dans la poursuite du génocide

Face au massacre, les bourgeoisies arabes accélèrent les tentatives de normalisation de leurs relations avec Israel. L’Egypte construit une « nouvelle Gaza », la Jordanie, les Émirats arabes unis et l’Arabie Saoudite construisent des routes terrestres de substitution pour le commerce avec Israel. De leur côté, les États-Unis ont une fois de plus opposé leur veto à la proposition de l’Algérie d’un cessez-le-feu humanitaire (et le Royaume-Uni s’est abstenu), poursuivant leur politique complice du génocide du peuple palestinien.

Alors que le bilan se rapproche des 30 000 morts depuis le 7 octobre 2023 dont 6000 enfants, les Etats-Unis ont empêché pour la troisième fois le vote d’une résolution pour l’arrêt des combats mais également contre le « déplacement forcé de la population civile palestinienne ». Sous couvert, de ne pas vouloir entraver les négociations en cours, les Etats-Unis travaillent sur une résolution propre, mais qui a du mal à cacher le malaise du gouvernement américain face aux liens qu’il maintien avec l’Etat sionistes de plus en plus difficile à justifier.

Face à l’offensive sur Rafah des rassemblements ont été organisés en France et dans le monde entier. Il est urgent de continuer d’élargir la solidarité et de dénoncer la complicité de nos gouvernements des horreurs en cours à Gaza. Il faut exiger la fin des massacres et de la colonisation sans rien attendre du conseil de sécurité de l’ONU ou des bourgeoisies arabes.