L’Etat opère en ce moment un tournant à droite et dissimule de moins en moins sa sympathie envers l’extrême-droite. Lors de l’anniversaire de la réunification de l’Allemagne le 9 novembre dernier à Dresde, un policier a souhaité « une journée pleine de succès » aux manifestants de PEGIDA . Quelques semaines auparavant seulement, l’Office de protection de la Constitution de Saxe avait envoyé des lettres dans les lycées pour les mettre en garde contre l’activité du groupe anti-raciste « Révolution » et du collectif « Jeunesse contre le Racisme ». Si le gouvernement tolère le racisme, il va plus loin en tentant aussi d’étouffer dans l’oeuf tous les mouvements qui veulent s’y opposer.

Dans le document envoyé par l’administration aux écoles de Dresde et de Leipzig, l’organisation « Revolution » est qualifiée comme appartenant à « l’extrême-gauche ». On lui reproche notamment ses « aspirations allant à l’encontre de l’ordre démocratique libéral » parce qu’elle se bat pour une démocratie de conseils.

Lutte contre l’extrême-gauche

Il semble que beaucoup de proviseurs de lycées aient utilisé ces informations comme motif pour prendre des mesures contre la résistance face au racisme. Comme l’ont écrit des camarades de « Révolution-Leipzig » dans un de leurs articles, de nombreux lycéen-ne-s se sont vus confisquer leurs tracts et menacés de blâmes et autres punitions. De plus, dans certains lycées, des conférences ont été tenues sur le thème de « l’extrême-gauche », alors qu’il n’était que très peu question du racisme et de la montée de l’extrême-droite.

La campagne répressive entamée par l’Office de protection de la Constitution contre les militant-e-s antiracistes montre clairement que face à l’auto-organisation des groupes d’extrême-gauche, ils voient des organisations comme Pegida ou AFD comme un « moindre mal ». Alors que l’appareil de répression met tout en oeuvre pour éviter toute protestation contre la montée du racisme, l’Office sous-estime la violence et les proportions que peut prendre ce dernier. En Saxe, par exemple, il ne condamne pas la non-constitutionnalité de Pegida.

Solidarité avec les camarades qui se battent contre le racisme !

Nous sommes solidaires des militants antifascistes et antiracistes de « Jeunesse contre le Racisme - Saxe » et de Révolution, qui savent que « combattre le racisme » signifie aussi « combattre l’Etat ». Dans l’article que nous avons mentionnée plus haut, ils analysent très justement la situation :

« L’Etat n’a aucun intérêt à combattre l’extrême-droite. Au contraire, il profite du racisme qui conduit à la division de notre classe en citoyen-ne-s et non-citoyen-ne-s. Face à cela, notre mot d’ordre en tant que militant-e-s antiracistes et anticapitalistes est d’abolir cette division pour ouvrir la voie à une meilleure forme de société. Pour nous, cela ne peut se faire uniquement en se démarquant de l’Etat nationaliste. Nous devons aussi lui opposer notre solidarité internationaliste et la revendication d’égalité des droits pour toutes et tous !
L’Etat considère pourtant que cela va à l’encontre de son « ordre démocratique libéral », alors qu’il minimise les saluts nazis et la chasse aux migrants, dans le but de vilipender la résistance face à la menace fasciste et de pouvoir la présenter comme contraire à la constitution.
Cette campagne ne nous dissuadera pas de continuer à descendre dans la rue pour nous battre contre le racisme. Au vu de la situation, c’est d’ailleurs le devoir de toutes les forces progressistes de gauche. Nous devons nous battre contre toute forme de chauvinisme jusque dans les moindres recoins de la société ! »