Après un long moment d’hésitation, les organisations syndicales centrales réunies en intersyndicale ont sorti un tract à destination du personnel, où elles prennent « acte du fait que la direction de la CFDT a décidé de négocier avec le Directeur général de l’AP-HP sur la mise en œuvre de son plan de réorganisation du temps de travail ». Dans ce même tract, l’intersyndicale appelle à « poursuivre la mobilisation et créer le rapport de forcesafin d’obliger le Directeur général à négocier sur nos revendications ». Dans la liste des dites revendications, le « retrait du projet de réforme sur la réorganisation du temps de travail de Martin Hirsch dans son intégralité et dans toutes ses versions » se trouve en tête.{{}}

Un pas dans le bon sens… sous la pression de la base

C’est une bonne nouvelle pour les hospitaliers parisiens, toujours hostiles à l’application de ce projet qui aggraverait de façon considérable des conditions de travail déjà difficilement supportables. C’est aussi certainement en partie le résultat de la pression de la base qui a montré la semaine dernière, quoique à une petite échelle, sa détermination à poursuivre la lutte et à imposer son propre calendrier, si l’intersyndicale ne se montrait pas à la hauteur. C’est ainsi que dans le même tract il est dit que « l’entrée en négociation de la CFDT (…) permet (…) le discours antisyndical que certains déjà coutumiers du fait s’empressent de colporter ».

C’est donc probablement par crainte de se voir dépasser par ce qu’elle caractérise comme un « discours antisyndical », mais qui n’est que l’expression de la volonté du personnel de l’AP-HP, que l’intersyndicale revient aux bases revendicatives qui ont fait la force du mouvement historique du personnel hospitalier parisien. {{}}

Le tract de l’intersyndicale (sans le logo de la CFDT) :

De la parole aux actes

Néanmoins, les actions concrètes proposées sont très loin d’être suffisantes si l’on veut véritablement « créer le rapport de forces » pour imposer le retrait du plan Hirsch : une pétition à faire signer par le personnel et une nouvelle journée d’actions locales (d’une heure !) le jeudi 15 octobre, après le semi-échec de la journée du même type appelée pour le 25 septembre.

Pour créer ce dit rapport de forces, il faut des milliers d’hospitaliers en grève tous ensemble dans la rue, comme cela a été le cas pendant les mois de mai et juin. Il est nécessaire de trouver des moyens pour que le mouvement tienne dans la durée sans que les personnels soient pénalisés financièrement, avec par exemple la mise en place d’une caisse de grève. Une convergence de l’ensemble du personnel hospitalier et de la santé de tout le pays qui se bat contre les mêmes mesures d’austérité est essentielle.

De plus, avec l’approche des vacances de la Toussaint, il y a un risque pour que les travailleurs en lutte se retrouvent très vite face à une retombée de la mobilisation, comme cela fut le cas pendant l’été. C’est pourquoi il faudrait mettre en place dès maintenant un plan de lutte avec une grande manifestation impliquant une montée nationale, préparée en amont (à différence du 1er octobre) pour le retour des vacances.

L’assemblée de militants qui réunira les délégués des différentes organisations syndicales ce vendredi 16 octobre pourrait être l’occasion de mettre en place un tel plan de lutte. C’est en tout cas le mandat que le personnel réuni dans les assemblées générales qui auront lieu cette semaine dans les différents hôpitaux devrait donner à leurs représentants.