Ces élections régionales devaient permettre au Front de gauche de capitaliser le discrédit de la politique néolibérale du gouvernement Valls. Dans le Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur, ils avaient réussi à conclure une alliance opportuniste avec EE-LV destinée à passer devant le Parti socialiste et devenir la première liste de gauche. Dans deux autres, en Nord-Pas-de-Calais-Picardie et en Auvergne-Rhône-Alpes, le Parti de gauche et le Parti communiste français se sont divisés, les premiers s’alliant avec les écologistes, les seconds maintenant des listes autonomes.

Quelle que soit la configuration choisie, les résultats sont décevants. Leurs listes ne parviennent à dépasser la barre des 5 % que dans 7 des 13 régions, et échouent à dépasser la barre des 10 %, y compris lorsque ses listes étaient unies à EE-LV, relégués à plus de dix points derrière les listes soutenues par le gouvernement Valls. Dans le Nord-Pas-de-Calais-Picardie où il dispose d’un important réseau d’élus locaux, le PCF n’obtient que 5,3 %, contre plus du double cinq ans auparavant.

Le nombre de conseillers régionaux, Graal de ces partis institutionnels, s’annonce ainsi à la baisse. Alors que le Front de gauche possédait 127 conseillers régionaux sortants présents dans chacun des treize conseils régionaux de France métropolitaine, il n’en comptera dimanche prochain que dans cinq d’entre eux (Corse, Île-de-France, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Normandie, Auvergne-Rhône-Alpes), à condition que le PS (une liste divers gauche en Corse) daigne accepter la fusion des listes.

La vraie différence entre le PS, la droite et le FN d’un côté, et EE-LV et le Front de gauche de l’autre, c’est la capacité à assumer leurs positions. Depuis près d’un mois, les trois principaux partis assument leurs politiques bellicistes, sécuritaires et xénophobes. Les parlementaires écologistes (à quelques rares exceptions près) et Front de gauche ont été incapables de s’opposer à l’instauration de l’état d’urgence ou à l’intervention militaire en Syrie. Comment pouvait-il espérer mobiliser leur électorat avec un tel positionnement ?