Alors que 23 000 gendarmes sont d’habitude mobilisés pour la sécurité du Tour de France, le ministère de l’intérieur a décidé de monter d’un cran en affectant le GIGN à la grande boucle. Dans son discours, le ministre a continué de rabâcher aux journalistes les « risques terroristes » particulièrement élevés cette année. Il a cherché à renforcer le sentiment d’insécurité, et ce pour pouvoir « sécuriser » au mieux un événement sportif qui pourrait être perturbé par le contexte social explosif en France.

En effet, dans un contexte où le mouvement contre la loi travail et son monde se durcit, les organisateurs de l’Euro de Football comme ceux du Tour de France ont peur d’être visés par ces « preneurs d’otages ». D’autant plus que les entreprises comme ASO, qui organise le Tour de France, sont typiquement les géants économiques qui sont la cible du mouvement. En 2013, le chiffre d’affaire du Tour était de 120 millions d’euros. 60% de redevances télés, 30% d’annonceurs et 10% des villes-étapes. Autant dire, 100% de la poche du contribuable, qui paye d’abord ses redevances télévisuelles, ensuite est exposé à la publicité du capital, puis donne de ses taxes territoriales pour le Tour de France.

Le Figaro expliquait ce matin qu’il s’agissait avant tout, par la présence d’un hélicoptère et de troupes au sol, « d’être le plus réactif possible en cas d’incidents qui pourraient avoir lieu au sein de la foule, lors du passage du peloton ou au départ et à l’arrivée des coureurs » : il s’agit donc d’éviter tout trouble de manifestant, qui pourrait signaler que dans un contexte où les masses sont de plus en plus exploitées par une minorité qui cherche à les faire consommer au maximum, un tel événement commercial ne peut avoir lieu.