La riposte des travailleurs est en marche ! Les syndicats CGT du Havre ont annoncé, en guise de "rampe de lancement" de la résistance contre la réforme du droit du travail, qu’un blocus des principaux accès à la ville et à la zone industrialo-portuaire serait mis en place le 9 mars au matin.

Dans son préavis de grève, la CGT des personnels du Grand port maritime du Havre (GPMH) et des personnels administratifs et de maintenance du Port du Havre, soutient fermement que le projet de loi n’est « ni amendable, ni négociable ». L’objectif est simple : bloquer l’économie par la « mobilisation massive » pour exiger le retrait « pur et simple » du projet de loi El Khomri.

La grève et les blocages qui s’annoncent au Havre s’inscrivent dans un climat social général très tendu.

Début février, les transporteurs routiers ont dénoncé une nouvelle fois les mauvaises conditions de travail qui sont les leurs, et ont menacé, dans un communiqué en date du 10 février 2016, de bloquer différents terminaux portuaires si leurs revendications ne sont pas entendues par les élus et les acteurs économiques du port.

Par ailleurs, le 8 octobre 2015, lors d’une journée de grève interprofessionnelle, les différentes entrées de la ville du Havre avaient déjà été bloquées. Les syndicats avaient appelé à la grève et au « blocage de l’économie » pour soutenir la lutte des salariés de l’usine Sidel (l’un des premiers fournisseurs mondiaux d’emballages), contre un plan de restructuration qui menaçait des centaines d’emplois.

C’est donc dans un contexte social à la fois tendu et explosif que le blocage de l’économie du Havre a été annoncé. Un appel qui pourrait donc trouver un écho fort et engendrer une mobilisation massive dans la ville normande. Alors qu’à échelle nationale, les appels à mobilisation se sont multipliés, Le Havre pourrait être l’un des acteurs phares de la convergence des luttes, avec pour horizon le retrait de la loi El Khomri ; mais aussi, peut être, la dénonciation des conditions de travail toujours plus difficiles, des licenciements abusifs ou la revendication de la requalification en CDI de l’ensemble des contrats précaires.