Ce mercredi 3 avril, le conseil des ministres a officialisé la dissolution de la Défense Collective, qui se présente sur Instagram comme « un collectif qui assure la défense au tribunal des personnes inculpées lors des mouvements sociaux » (défense devant les tribunaux, cagnottes et campagnes de soutien, ateliers anti-répressions…). Annoncée la veille dans différents articles de presse, cette procédure de dissolution avait été annoncée par Gérald Darmanin lors d’une visite à Rennes le 12 février. Suite à cette annonce, un comité de soutien a été impulsé pour organiser la lutte contre l’offensive autoritaire de l’Etat.

Pendant les réunions du comité, plusieurs éléments ont été présentés comme des éléments à charge contre La Défense Collective. Parmi eux, la prétendue affiliation à un média local qui diffuserait un discours anticapitaliste, ou encore le fait que, selon le gouvernement, le collectif « appelle au soulèvement ».

La dissolution de la Défense Collective est une attaque importante contre l’ensemble du mouvement social. Depuis 2016, le collectif est un acteur-clé de la lutte contre la répression policière et judiciaire à Rennes, prenant en charge de nombreux manifestants qui se retrouvent incriminés par la justice lors des mouvements sociaux. La dissolution de la Défense collective représente donc une attaque grave contre le droit à se défendre. Cette dernière survient en pleine offensive répressive après la réforme des retraites et les révoltes qui ont fait suite au meurtre policier de Nahel en juin dernier. Près d’un millier de militants de la CGT sont visés par des procédures judiciaires, et les procédures de dissolution d’organisations du mouvement social s’enchaînent depuis quelques mois, de la GALE au CRI. Un climat encore approfondi par la criminalisation de la solidarité avec la Palestine, dans lequel des organisations pro-palestiniennes comme Europalestine ou Samidoun sont elles aussi menacées.

Pour autant, de l’aveu de la presse bourgeoise elle-même, la bataille de Darmanin n’est pas gagnée à l’avance : l’article de France-Info est particulièrement révélateur : « Le ministre de l’Intérieur a pris le temps de travailler son dossier pour éviter un autre camouflet du Conseil d’État qui avait annulé sa demande de dissolution des Soulèvements de la Terre. » Un autre camouflet qu’il va falloir imposer au ministère de l’Intérieur, par la construction d’un front large de soutien avec la Défense Collective, pour mettre un stop à l’offensive répressive contre nos droits démocratiques.

Pour se faire, le comité de soutien appelle à un premier rassemblement ce jeudi à 18h30, place Saint-Anne et à une nouvelle réunion pour organiser la solidarité avec la Défense Collective vendredi à 18h à l’université Rennes 2 (hall L), auxquels il va falloir se rendre nombreux !