40.000 grenades de désencerclement : c’est la commande « estimative » sur 4 ans que vient de réaliser le ministère de l’Intérieur. Un chiffre presque 10 fois supérieur aux 4 952 grenades lancées durant le mouvement des Gilets Jaunes. Considérée comme « arme de guerre de catégorie A2 », les GMD Elles « projettent 18 plots de caoutchouc de 10 grammes sur un rayon de 30 mètres (…). Chaque plot est projeté avec une vitesse initiale de 472 km/h » selon le collectif Désarmons-les. Régulièrement, l’obligation de la lancer au sol n’est pas respectée par les forces de répression. Dans le même temps, un appel d’offres vient d’être lancé pour 25 millions de cartouches de fusil d’assaut destinées uniquement aux forces de répression intérieures.

Les grenades à main de désencerclement (GMD) sont fournies par l’entreprise Alsetex, qui se définissait comme le « leader des produits pour la gestion démocratique des foules » avant qu’une étude de 2013 ne révèle que celles-ci fournissaient des grenades lacrymogènes pour réprimer la révolte au Bahreïn, qui auraient fait 43 morts. L’entreprise est également connue pour produire les grenades OF F1 (le modèle qui a tué Rémi Fraisse) et GLI-F4 qui ont amputé plusieurs personnes ces derniers mois.

Ces commandes viennent s’ajouter aux 1280 nouveaux « lanceurs mono-coup » type LBD et de 450 LBD semi-automatiques – des « lanceurs multi-coups » (LMC) commandés en décembre dernier. C’est un véritable arsenal de guerre qu’accumule le gouvernement qui se prépare à de nouveaux conflits sociaux à réprimer durant le reste du quinquennat. Jusqu’à présent, aucune saisie de l’IGPN dans le cadre du mouvement des Gilets Jaunes n’a abouti sur une condamnation.