On est loin de l’époque où la distribution du courrier était considérée comme un service publique. Depuis plusieurs années ce qui compte, c’est le profit, peu importe la qualité du service ou les conditions de travail. Les postiers le vivent au quotidien, avec des journées de travail de plus en plus exténuantes. L’excuse de la direction pour supprimer des postes est la supposée baisse du trafic. Mais on le sait bien, ceci n’est qu’une excuse.

Traditionnellement, les postiers reçoivent une bonification pendant les élections, car ils doivent distribuer tous les plis électoraux, ce qui augmente énormément leur charge de travail. Par exemple, pendant les présidentielles de 2012 un postier « piéton » recevait une compensation équivalente à 8 heures de travail. Cette compensation a été réduite à seulement 5 heures pour les municipales de 2014. Pour les régionales de 2015 la direction veut payer 0€ aux postiers, qui doivent rallonger leur journée et travailler de façon plus intense pour distribuer à chaque votant leurs plis électoraux. Cette compensation n’est pas une prime ou un cadeau, c’est simplement le paiement du travail fait en plus par chaque postier. La Poste, par contre, ne rend pas ce « service » gratuitement. Elle reçoit de l’État 60 millions d’euros. Si la direction ne veut pas compenser, avec cet argent, les postiers, elle n’a qu’à embaucher des travailleurs pour le faire, ou le faire elle-même !

Les postiers de Paris 15 disent NON au travail gratuit. Ils exigent une compensation de 150 à 200 € pour les deux tours. Ils suivent l’exemple des postiers du 92 qui, avec leur lutte, ont réussi à maintenir cette compensation. Des tracts ont été distribués appelant à la grève et à ne pas distribuer les plis électoraux. Au bureau de poste de paris 15, un préavis de grève a été dépose par SUD PTT et la CGT pour les prochains jours. SUD PTT a en plus déposé un préavis national.

La réponse de la direction est très symptomatique. Elle fait venir des postiers d’autres bureaux pour casser la grève, et fait appel, tous les jours, à des huissiers qui sont payés à des taux exorbitants. Tout ce qui compte pour la direction est de casser l’organisation des postiers pour pouvoir les payer de moins en moins pour pouvoir ainsi distribuer de plus en plus de profits entre tous ses partenaires – y compris les huissiers. Toute notre solidarité donc avec les travailleurs qui disent « NON au travail gratuit »