[Crédit Photo : STEPHANE DE SAKUTIN/AFP]

Ce mardi 18 mai, à la veille de la réouverture partielle des lieux culturels prévue par le gouvernement, la ministre de la culture Roselyne Bachelot appelait à lever les occupations, encore en cours dans près de 100 lieux culturels. Cette injonction rejoint de fait celle de plusieurs directeurs de grands théâtres occupés émis la semaine précédente.

Dans son intervention, Bachelot affirme que les occupations ne sont “pas compatibles avec la réouverture”, et que celles-ci ne sont plus nécessaires au vu de la réouverture et des miettes accordées par le gouvernement. Une vision particulièrement rabotée des revendications portées par les occupants, qui demandent entre autres le retrait de la réforme de l’assurance chômage, contre laquelle une manifestation est organisée ce samedi, et des emplois pour toutes et tous dans de bonnes conditions.

Face à ces injonctions à arrêter le mouvement, les occupants ont cherché à maintenir leurs occupations en proposant des modalités de mobilisation permettant à la fois la réouverture et le maintien d’un protocole sanitaire sûr pour les spectateurs et les artistes/techniciens des lieux occupés. En réponse, le directeur de l’Odéon à décidé de maintenir fermé le théâtre, et certains occupants d’autres lieux affirment sur les réseaux sociaux que des ultimatums à terminer l’occupation leurs ont été lancés. Une situation de plus en plus tendue, qui laisse présager des interventions policières en série visant à dégager de force les occupants et mettre fin au mouvement dans les prochains jours.

Ce que toute cette situation dit du gouvernement, au delà du fait qu’il refusera jusqu’au bout de céder à nos demandes sans rapport de force conséquent de notre côté, c’est à quel point les classes dominantes ne peuvent tolérer que, en particulier dans la situation actuelle, pendant la réouverture de leurs “jours heureux”, un secteur contestataire reste visible au sein des travailleurs de la culture.